SFR, le maillon faible des télécoms
Si le deuxième opérateur français maintient pour l’instant son rang en 2024, il continue néanmoins d’encaisser revers sur revers. Après un exercice 2023 déjà difficile, marqué par la perte de 315 000 abonnés mobile et de 158 000 clients fixe (box), entraînant une baisse de 1,3% de son chiffre d’affaires, SFR, la filiale d’Altice France, voit la série noire s’empirer depuis le début de cette année. Au premier trimestre, 487 000 abonnés ont résilié leur forfait mobile et 77 000 sur le fixe. En trois mois, la perte enregistrée est supérieure à celle d’une année entière, entraînant une baisse du chiffre d’affaires de 3,8%. D’ailleurs, SFR passe sous le seuil symbolique des 20 millions d’abonnés (19,9 millions) en mars 2024. Peu bavarde sur les raisons de cette baisse, la direction évoque seulement le « contexte concurrentiel » pour l’expliquer.
La chute s’est poursuivie au deuxième trimestre : l’entreprise fondée en 1987 ne compte plus que 19,6 millions de clients, soit une perte de 343 000 abonnés mobiles et 87 000 abonnés fixes. Sur un an, le chiffre d’affaires a diminué de 5,2%, à 2,54 milliards d’euros. Une baisse aggravée par l’endettement colossal de sa maison mère, Altice France, qui atteint 24 milliards d’euros, sans qu’un accord de principe ait été trouvé à ce stade entre le groupe de Patrick Drahi et ses créanciers. Mais le propriétaire de SFR a conclu plusieurs cessions ces derniers mois, dont celle de sa participation de 24,5% dans British Telecom, cédée pour 3,6 milliards d’euros en août.
Bouygues Telecom s’en sort bien mieux que SFR. Mais la filiale du groupe de construction, d’immobilier et de médias vient néanmoins d’annoncer un plan stratégique à l’horizon 2030, axé sur le retour à la rentabilité, qui prévoit un non-remplacement des départs, un recours réduit à des prestataires externes et « une réduction des besoins d’investissement » à partir de l’année prochaine, entre autres. Comme SFR, BT indique que les conditions du marché, à commencer par la guerre des prix et la faible croissance du mobile, nécessitent une nouvelle feuille de route. Il devrait être détaillé dans les prochaines semaines, mais l’opérateur a annoncé le 2 septembre qu’il ne comptait plus atteindre certains de ses objectifs fixés pour 2026, notamment en raison d’une baisse attendue du prix moyen payé par les clients mobiles. .
Parement « une concurrence accrue » au deuxième trimestre, Bouygues Telecom lancera le 7 octobre une nouvelle marque : B.iG. Une offre commerciale en réponse à celle de Free (Free Family), dévoilée le 1er octobre, qui propose à ses clients de combiner un forfait Internet avec plusieurs forfaits mobiles, de manière à réduire la facture de 5 à 10 euros par mois selon les besoins. le nombre de lignes – jusqu’à dix – et 7 euros par mois pour une box Internet. Free, filiale du groupe Iliad fondé par Xavier Niel, réalise cependant un très bon premier semestre et rejoint le top 5 des opérateurs européens, avec une croissance de 9,6% depuis janvier. Et le gain de 120 000 nouveaux abonnés sur mobile et 40 000 sur fixe.