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Sévère déception pour Ariane-6, une agence européenne annule un contrat

Une fusée Ariane-6 sur le pas de tir de la base de Kourou, en Guyane, le 22 juin 2023.

CONTREoups dur pour l’Europe spatiale. Moins de deux semaines avant le premier vol d’Ariane-6, prévu le 9 juillet, l’agence européenne des satellites météorologiques (Eumetsat) a décidé, jeudi 27 juin, de ne plus utiliser ce nouveau lanceur pour poser son satellite Météosat MTG-S1. Le comité exécutif a en effet demandé au conseil d’administration représentant les trente États membres de choisir la fusée américaine Falcon-9 de SpaceX, la société d’Elon Musk, pour cette mission. Le contrat signé il y a quatre ans avec Arianespace a donc été annulé.

Cette décision est surprenante à deux titres. D’abord par sa précipitation. Le satellite n’était pas prévu pour embarquer sur le premier vol d’Ariane-6, mais sur le troisième, qui aura lieu début 2025, soit dans six mois. Un lanceur, en cours de fabrication, était également réservé à cet effet, et rien ne laissait présager un tel défi.

Mais surtout, prendre cette décision quelques jours avant un premier lancement apparaît aussi comme un signe de méfiance face à cette nouvelle fusée. L’effet est d’autant plus dévastateur qu’il s’agit d’un choix fait par une instance européenne.

Manque de préférence européenne

Les questions sont nombreuses. Est-ce parce que Space a-t-il cédé aux pressions du groupe américain ? Ou est-ce par crainte de voir le vol de qualification d’Ariane-6 échouer dans quelques jours et donc décaler le calendrier des lancements suivants ? Ces questions restent pour l’instant sans réponse puisque, contactée, la société Eumetsat, située à Darmstadt en Allemagne, n’a pas répondu à nos sollicitations. De son côté, Arianespace s’est refusé à tout commentaire jeudi.

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En tout cas, le signal envoyé par cet organisme, qui surveille la météo et le climat depuis l’espace, vient perturber les propos encourageants tenus le 13 juin par Stéphane Isräel au Forum de l’Air de Paris. Le président exécutif d’Arianespace a salué la confiance des clients malgré les quatre années de retard et les difficultés rencontrées par Ariane-6 lors de sa fabrication. « La bonne nouvelle c’est qu’on a trente missions à faire, c’est du jamais vu pour un lanceur qui n’a pas volé », il a dit.

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Enfin, ce choix d’un lanceur américain par une instance européenne, qui n’est pas une première, relance le débat sur la préférence européenne en matière spatiale. Ce qui est une obligation aux Etats-Unis devrait l’être aussi en Europe, où les règles en la matière ne sont pas assez strictes.

Cammile Bussière

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