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ses priorités économiques, entre forte hausse des tarifs douaniers, expulsions de migrants et coupes budgétaires

En janvier 2017, l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche est marquée par la sortie de l’accord de Paris sur le climat et par la interdiction de voyager, l’« interdiction d’entrée » sur le territoire américain pour les ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen). En janvier 2025, pour son retour, deux mesures majeures sont à prévoir dans l’immédiat : l’instauration de droits de douane supplémentaires sur les importations et l’expulsion massive de migrants sans permis de séjour régulier aux Etats-Unis. Comme en 2017, l’objectif sera de choquer, de blesser et d’agir dans le cadre des prérogatives conférées au président des Etats-Unis. Tant pis si les tribunaux s’immiscent dans cette affaire.

Concernant les droits de douane, le président a le droit de les imposer. L’époque où cette prérogative relevait uniquement du Congrès est révolue depuis des décennies. Donald Trump a proposé de taxer toutes les importations à au moins 10 %, tandis que celles en provenance de Chine seraient soumises à une taxe de 60 %. Avant le vote, les entreprises françaises du luxe se sont efforcées de contacter l’équipe Trump pour éviter de telles sanctions. Personne ne sait si le montant de 10 % sera appliqué. Personne ne sait si le Canada et le Mexique, liés aux États-Unis par un accord de libre-échange revisité sous Donald Trump, seront concernés. Personne ne sait si la Chine recevra des sanctions aussi sévères que promises. Mais personne ne doute que Donald Trump va agir, ne serait-ce que pour maintenir sa crédibilité.

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« Donald Trump imposera certains droits de douane dès le premier jour. Pas à 100 %, mais il a intérêt à activer une menace sérieuse pour la rendre crédible. Et plus les gens disent que c’est une posture de négociation, plus il devra le faire. Sinon, il paraîtra faible, indécis et menteur. »» décryptait avant l’élection Adam Posen, président du groupe de réflexion transatlantique Peterson Institute for International Economics (PIIE), rappelant que la menace de Trump porte sur des sommes bien plus importantes que lors de son précédent mandat. Cette politique pourrait être mise en œuvre par le protectionniste républicain Robert Lighthizer, représentant au commerce lors du premier mandat de Trump.

Quelle réaction auront les partenaires de l’Amérique ?

Selon une étude de Mary Lovely et Kimberly Clausing, chercheuses au PIIE, ces droits de douane atteindraient l’équivalent d’environ 11 % du produit intérieur brut (PIB) américain contre 1,8 % lors de la première guerre commerciale. Ces mesures perturberaient les chaînes de production. Elles entraîneraient un transfert financier des pauvres vers les riches, les premiers achetant davantage de biens importés en pourcentage de leurs revenus. Le pouvoir d’achat des 20 % d’Américains les plus pauvres diminuerait de 4,2 %, tandis que celui des ménages à revenu médian diminuerait de 2,7 %. Dans le même temps, Donald Trump devrait réduire les mesures antitrust et s’attaquer aux amendes répétées imposées par l’Union européenne aux grandes entreprises technologiques. En tout cas, Tim Cook, le président d’Apple, s’en est plaint lors de la campagne électorale auprès du candidat républicain.

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Cammile Bussière

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