Boeing a dû suspendre mardi 20 août les tests de son nouveau modèle, le 777x, suite à une défaillance d’une pièce.
Boeing a suspendu les essais en vol de son nouveau gros-porteur 777X après la défaillance d’une pièce reliant le moteur au corps de l’appareil, une nouvelle inquiétude pour l’avionneur américain après une série de dysfonctionnements sur ses avions.
« Lors d’une opération de maintenance, nous avons identifié qu’un composant ne se comportait pas comme prévu », a expliqué mardi 20 août à l’AFP l’avionneur, confirmant une information du site spécialisé Le courant d’air.
Les équipes de Boeing étudient actuellement cet élément « et reprendront les vols d’essai lorsqu’ils seront prêts »Selon l’entreprise, la pièce incriminée, qui, selon Boeing, sera remplacée, concerne le modèle 777-9 et relie le moteur à la structure de l’avion.
Les trois autres 777-9 utilisés pour les essais ont été inspectés depuis l’incident, selon l’avionneur. Le programme de gros-porteurs 777X, lancé en novembre 2013, est le dernier né de la famille 777. Il existe en trois versions, les 777-8, 777-9 et 777-8 cargo.
Il a déjà été vendu à plus de 500 exemplaires mais n’est pas encore entré en exploitation commerciale. Cet avion bicouloir se veut le plus gros biréacteur opérationnel au monde. Le 777X devait initialement entrer en service en 2020, mais en raison de problèmes lors du processus de certification, sa mise en service est désormais anticipée pour 2025. Il n’a toujours pas reçu le feu vert du régulateur de l’aviation civile américaine (FAA).
Après avoir effectué auparavant de nombreux vols d’essai, Boeing a obtenu en juillet l’autorisation de commencer à tester le 777-9 avec à bord des représentants de la FAA, une étape importante.
Incidents
Le nouveau patron de Boeing, Kelly Ortberg, 64 ans, a pris le 8 août la relève de Dave Calhoun, en poste depuis début 2020 et dont le départ avait été annoncé fin mars après une série de problèmes de qualité dans la production. M. Ortberg a reconnu qu’il y avait « beaucoup » de faire pour restaurer la confiance dans l’avionneur, tout en restant optimiste quant à l’avenir.
Il a choisi de s’installer à Seattle, berceau de Boeing, où se trouvent les chaînes d’assemblage des 737 et 777, « un pas dans la bonne direction » selon le syndicat IAM-District 751, qui représente plus de 30 000 employés de la région.
Au deuxième trimestre, l’avionneur a fait état d’une perte nette de 1,44 milliard de dollars, plus importante que ce que les analystes attendaient, en raison de livraisons plus faibles dans sa division d’avions commerciaux et de pertes sur des contrats dans sa division de défense. Depuis, l’entreprise peut toutefois se féliciter d’un rebond de ses commandes.
Boeing avait annoncé en juillet avoir enregistré 72 commandes (brutes et nettes), dont 57 de son avion phare 737 MAX, à l’issue du salon aéronautique de Farnborough au Royaume-Uni. La compagnie aérienne israélienne El Al a finalisé une commande pouvant aller jusqu’à 31 appareils 737 MAX, a révélé Boeing jeudi.
L’avionneur a considérablement réduit sa cadence de production après un incident en vol survenu le 5 janvier 2024 sur un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines, lorsqu’un bouchon de porte – un couvercle bloquant une sortie de secours redondante – s’est détaché, laissant un trou béant dans le fuselage et causant plusieurs blessés légers. La FAA a, entre autres, gelé la production du 737 au niveau de fin 2023 (38 par mois).
Lundi, la FAA a également annoncé que les sièges des pilotes de centaines de Boeing 787 devraient être inspectés, à la suite d’un incident survenu en mars sur un vol de la compagnie aérienne chilienne Latam, au cours duquel l’avion a soudainement perdu de l’altitude, blessant une cinquantaine de passagers.