SÉRIE. Le journal de bord des Jeux Paralympiques de Paris 2024
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SÉRIE. Le journal de bord des Jeux Paralympiques de Paris 2024

A 69 jours du début des Jeux Paralympiques d’été de Paris 2024 – les premiers de l’histoire en France – Franceinfo : le sport donne la parole à deux athlètes handicapés, prêts à briller cet été.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Temps de lecture : 5 minutes

Dimitri Pavadé (para-athlétisme) et Maxime Valet (escrime en fauteuil roulant) interviennent sur franceinfo : sport pour le huitième épisode du journal de bord des Jeux Paralympiques de Paris 2024.  (AFP/CPSF)

Quel est le quotidien d’un athlète paralympique ? Comment se prépare-t-il pour un événement comme les Jeux de Paris 2024 ? Est-il possible de faire changer notre regard sur le handicap à travers un tel événement ? Ces questions – et bien d’autres – ont conduit la rédaction de Franceinfo : sport à proposer un format dans lequel la parole reviendrait directement aux athlètes français qui visent les Jeux Paralympiques (28 août au 8 septembre).

Pour le huitième épisode de ce carnet de bord mensuel, Dimitri Pavadé (para-athlétisme) et Maxime Valet (escrime en fauteuil roulant) reviennent sur leurs dernières compétitions, l’occasion de derniers réglages avant cet été.

« Faire mon retour à Charléty, un an après les Championnats du Monde Para-Athlétisme dans le même stade et juste après ma grosse blessure, c’est un beau symbole. »

Ça y est, j’ai rempli les conditions minimales pour les Jeux Paralympiques ! C’était l’objectif du Handisport Open Paris (HOP), ma compétition de rentrée après presque un an d’absence pour cause de blessure (rupture des ligaments croisés antérieurs de sa jambe amputée). Je suis quand même un peu frustré car, à l’entraînement, je saute plus haut et plus loin. Là, j’ai fait 7,02 mètres dans une compétition qui n’était pas vraiment idéale, puisque nous n’étions que deux athlètes. Nous nous sommes parfois disputés pour avoir plus de temps de récupération…

Physiquement, je suis dans une forme folle. Ça tient, tout va bien, la blessure est passée et ça ira de mieux en mieux après. Je vais changer ma lame de saut, elle m’attend à Toulouse, j’ai hâte de l’essayer. Comme c’est plus dur, je vais devoir m’adapter. En ce moment, je saute avec une lame que je sais plus souple. Il n’y a aucune appréhension, même en sautant. Les médecins m’ont donné le feu vert, je suis prêt à m’impliquer. J’ai gagné en poids et en force, donc une lame plus dure me permettra d’avoir un meilleur élan.

Le public était génial, honnêtement c’était génial ! Quand je vois comment mes proches, mes coéquipiers, le staff et les spectateurs m’ont poussé, je n’ose même pas imaginer quand il y aura 80 000 personnes au Stade de France pour les Jeux. On m’a également dit que notre séance était presque pleine. C’est super honnêtement, ça me donne envie de travailler encore plus dur pour défendre cette médaille d’argent remportée à Tokyo en 2021.

« Pouvoir faire vivre à mes filles et à ma famille quelque chose d’aussi puissant que le relais de la flamme à la maison, c’était assez fou et très émouvant. »

Ma dernière grande compétition en date a été les championnats d’Europe d’escrime en fauteuil roulant à la Halle Carpentier, à Paris, en mars. J’ai un sentiment assez paradoxal, car j’ai participé à quatre épreuves (sabre individuel, sabre par équipe, fleuret individuel, fleuret par équipe) et j’ai réussi à ramener quatre médailles (deux d’argent et deux de bronze) – ce qui est génial ! – mais j’ai le sentiment qu’à chaque épreuve, il ne lui manquait pas grand-chose pour gravir une marche de plus.

Je retiens surtout l’argent au sabre par équipes avec Ludovic Lemoine, Serge Robin et Moez El Assine. C’était un peu notre dernière compétition avec Ludo et Momo après plus de dix ans d’escrime ensemble. Le sabre par équipes ne figure pas au programme paralympique, et certains ont déjà annoncé leur intention de s’arrêter après Paris cet été. Il y avait un côté émotionnel assez fort, on a échoué de quelques touches pour l’or, ce qui aurait pu être l’apothéose.

L’annonce de la sélection officielle de l’équipe de France d’escrime en fauteuil roulant pour les Jeux devrait être faite d’ici quelques jours. Pour le moment, nous augmentons la charge de formation. Je serai également complètement déchargé de mon travail prochainement, pour me permettre d’être plus efficace à l’entraînement et de pouvoir mieux récupérer et arriver en meilleure forme lors des cours de préparation.

Je suis médecin du sport, je m’occupe d’une équipe professionnelle de rugby et de l’équipe de France féminine de rugby qui disputera deux matchs importants, contre la Serbie dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde qui se déroulera l’année prochaine en France et contre l’Angleterre. , dans un match test. Je réduis un peu la charge, mais pas complètement, c’est aussi important d’avoir d’autres bulles que juste mon sport.

La pression de Paris 2024, pour l’instant, je ne la ressens pas, je ressens surtout de l’excitation, avec aussi le relais de la flamme un peu partout sur le territoire… C’est extraordinaire de vivre ça chez soi. J’ai été le dernier relayeur à Muret, près de Toulouse, le 17 mai. C’était incroyable, plus de 2 000 étudiants étaient là, il y avait beaucoup de monde avec des tee-shirts aux couleurs des anneaux olympiques… Ma famille était là aussi, avec mes filles. Pouvoir partager quelque chose avec eux, c’était super, car je suis souvent absent de chez moi pour des stages ou des compétitions.

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