Serge Tchuruk ou le symbole de la désindustrialisation
LES FANTÔMES DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE (2/9) –Selon une formule célèbre, le patron d’Alcatel est devenu au début des années 2000 le bouc émissaire de la désindustrialisation à la française. Un thème désormais au cœur du débat politique.
Au début des années 2000, Alcatel – 120 sites industriels, 150 000 salariés dans le monde – était une fierté française. Leader mondial de la fibre optique, l’équipementier télécoms se battait en position de force dans la mondialisation, où les Chinois étaient encore relativement peu impliqués. Son emblématique patron Serge Tchuruk est nommé à la tête de l’entreprise en 1995. Il est considéré comme le sauveur du groupe qu’il recentre sur les télécoms.
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L’opération a été menée d’une main de fer : dès sa nomination, Tchuruk a annoncé les premières pertes de l’histoire d’Alcatel et des milliards de francs de provisions pour restructuration. La page du conglomérat industriel, présent dans les médias, l’optique, le transport ferroviaire et les centrales électriques, a été tournée en quelques mois.
Auréolé de ce succès, c’est l’un des patrons les plus respectés de Paris qui dévoile sa nouvelle stratégie en juin 2001 : « Alcatel doit devenir une entreprise sans usine. »…