Le bilan des incendies au Portugal continue de s’alourdir. Trois pompiers sont décédés, mardi 17 septembre 2024, lorsque leur véhicule a été touché par un feu de forêt, ont annoncé les services de secours, relayés par leAgence France-Presse (AFP) . Sept décès ont été enregistrés depuis le début de ces incendies qui sévissent dans le pays depuis plusieurs jours.
« Des horaires très difficiles »
« Nous déplorons la mort de trois pompiers »deux femmes et un homme, coincés par les flammes alors qu’ils combattaient un incendie près de Nelas, dans la région de Viseu (nord), a indiqué le commandant national de la protection civile, André Fernandes, lors d’une conférence de presse.
Attisés par une chaleur étouffante et des vents violents, les trois plus grands incendies, concentrés dans la région d’Aveiro (nord), avaient déjà brûlé quelque 10.000 hectares lundi soir, soit autant que la surface qui avait brûlé durant le reste de l’été, selon un bilan de la protection civile. Dans tout le pays, une cinquantaine d’incendies actifs mobilisent plus de 3.700 pompiers, plus d’un millier de véhicules et une vingtaine d’avions ou d’hélicoptères.
Lire aussi : CARTE. Combien d’hectares de forêts sont partis en fumée dans le monde au cours des 20 dernières années ?
Là « situation d’alerte »en vigueur depuis samedi après-midi en raison d’un risque d’incendie jugé « maximum » dans une grande partie du pays, le confinement a été prolongé jusqu’à jeudi soir. « Nous allons vivre des moments très difficiles dans les jours à venir »Le Premier ministre Luis Montenegro a prévenu lundi soir, annulant tous ses engagements pour mardi.
Les autorités lisboètes ont activé le mécanisme européen de protection civile pour obtenir huit avions bombardiers d’eau supplémentaires. Après les deux Canadairs arrivés la veille d’Espagne, des avions mis à disposition par la France, l’Italie et la Grèce sont attendus dans la journée.
Visibles depuis la municipalité d’Agueda, dans le district d’Aveiro, les avions espagnols ont repris du service mardi matin. Effectuant des rotations environ toutes les demi-heures, ils se ravitaillaient dans la lagune de Pateiro de Fermentelos, ont indiqué des journalistes du quotidien.AFP.
Routes bloquées
Dans la municipalité d’Albergaria-a-Velha, un Brésilien de 28 ans employé dans une entreprise forestière est mort de brûlures, piégé par les flammes alors qu’il tentait de récupérer des outils. Une autre personne a été victime d’une crise cardiaque lundi et, la veille, un pompier volontaire qui luttait contre un incendie près d’Oliveira de Azeméis, dans la région d’Aveiro, est décédé d’un malaise soudain pendant une pause déjeuner.
Lire aussi : Le monde a besoin de plus de pompiers pour lutter contre les incendies de forêt
Cette série d’incendies de forêt, qui fait rage depuis ce week-end et s’est aggravée lundi, a également fait au moins quarante blessés, dont 33 pompiers, selon le dernier bilan des autorités relayé par leAFPPlusieurs routes sont toujours fermées dans les districts d’Aveiro, Viseu, Vila Real, Braga et Porto, dans le nord du pays, ainsi que dans la région de Coimbra (centre).
Selon les experts interrogés par l’hebdomadaire EspressoLundi, la moitié nord du pays a connu les pires conditions météorologiques en termes de risque d’incendie depuis 2001. Elles ont provoqué le déclenchement de quelque 160 incendies, dont une douzaine ont ensuite pris des proportions importantes, rendant la lutte contre les flammes très difficile.
En souvenir des incendies meurtriers de 2017
« Nous sommes arrivés en septembre avec des broussailles aussi sèches que de la paille et, avec ces conditions climatiques, toute négligence a une forte probabilité de générer un grand incendie »a expliqué José Miguel Cardoso Pereira, chercheur au Centre d’études forestières de l’Institut supérieur d’agronomie de l’Université de Lisbonne, cité par leAFP.
Le Portugal a connu jusqu’ici un été relativement calme sur le front des incendies, avec 10 300 hectares brûlés fin août, notamment à Madère. C’est un tiers de celui de 2023 et sept fois moins que la moyenne des dix dernières années.
Mais ces derniers jours ont ravivé le souvenir des incendies meurtriers de juin et octobre 2017, qui avaient fait plus d’une centaine de morts. Depuis, le pays ibérique a décuplé ses investissements dans la prévention et doublé son budget de lutte contre les incendies de forêt.
Les experts considèrent que l’augmentation des vagues de chaleur, leur durée et leur intensité croissantes sont des conséquences du changement climatique. Les vagues de chaleur ou les sécheresses qu’il provoque, qui frappent régulièrement la péninsule ibérique, favorisent les incendies de forêt.