Il réfute tout « erreur » Ou « dissimulation » sur la situation des comptes publics. Face à la commission des Finances du Sénat ce jeudi 7 novembre, Bruno Le Maire lui a tourné le dos et a rejeté la faute sur Michel Barnier.
«Quand on me dit que le déficit en 2024 sera de 6,1%, c’est choix du gouvernement actuel. Et je fournirai toutes les preuves que nous pourrions avoir en 2024, avec des mesures de relance plus rigoureuses, un déficit autour de 5,5 %. Je conteste donc formellement ce chiffre de 6,1 %. a insisté l’ancien ministre de l’Economie, interrogé dans le cadre d’une mission d’information sur la dérive des finances publiques.
Selon le projet de loi de finances de fin de gestion présenté mercredi en Conseil des ministres, le déficit public passera à 6,1% du PIB en 2024. Il était prévu à 4,4% dans le projet de loi de finances initial présenté à l’automne 2023, puis porté à 5,1% au printemps par le précédent gouvernement, dans lequel Bruno Le Maire a dirigé Bercy pendant plus de sept ans.
« Il n’y avait aucune faute, aucune dissimulation, aucune volonté de tromper. Il y a eu fondamentalement une erreur technique grave dans l’évaluation des recettes dont nous payons le prix.» a défendu l’ancien grand financier, parti depuis enseigner à Lausanne. Les revenus étaient initialement estimés à 41,5 milliards d’euros de plus qu’ils ne le seraient réellement en 2024. La croissance a été révisée à la baisse de 1,4%, soit 1,1%.
« Manutention »
« Jamais, à aucun moment, ni le cabinet, ni a fortiori le ministre, ne disent mot sur l’évaluation des recettes »qui est un exercice « technique », l’ancien locataire de Bercy s’est une nouvelle fois défendu. Il y a « imperméabilisation totale (…) Le ministre ne fait aucun commentaire. L’homme politique ne commente pas, et d’ailleurs, c’est peut-être une bonne chose, car si l’homme politique commençait à s’impliquer dans l’évaluation des recettes, on crierait à la manipulation.
Bruno Le Maire a également tenu à souligner que le gouvernement précédent avait dépensé massivement pour soutenir les ménages et les entreprises lors des crises successives, avant d’engager des mesures d’économies face à l’augmentation de la dette publique française. L’ancien ministre a même assuré qu’il « résisté » à quelque 400 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, réclamés alors par les parlementaires de tous bords.