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Sega, Nintendo 64… Des consoles et jeux vidéo « retrogaming » s’arrachent à prix d’or aux enchères à Bordeaux

Sega, Nintendo 64… Des consoles et jeux vidéo « retrogaming » s’arrachent à prix d’or aux enchères à Bordeaux

LLa nostalgie n’a pas de prix. Ce samedi 30 mars, la maison de ventes Tourny à Bordeaux organisait une vente aux enchères un peu particulière, loin des tableaux ou œuvres d’art habituellement vendus. Sur une grande étagère aménagée pour l’occasion, sont rangés des dizaines de consoles et des centaines de jeux vidéo. Atari 2600, Sega Megadrive, Sega Saturn ou Dreamcast, Neo Geo, Game Gear, Nintendo 64… Ce n’est pas la chambre d’un adolescent des années 1980-1990 mais plutôt une vente aux enchères dédiée au « rétrogaming », la première made in Bordeaux.

LLa nostalgie n’a pas de prix. Ce samedi 30 mars, la maison de ventes Tourny à Bordeaux organisait une vente aux enchères un peu particulière, loin des tableaux ou œuvres d’art habituellement vendus. Sur une grande étagère aménagée pour l’occasion, sont rangés des dizaines de consoles et des centaines de jeux vidéo. Atari 2600, Sega Megadrive, Sega Saturn ou Dreamcast, Neo Geo, Game Gear, Nintendo 64… Ce n’est pas la chambre d’un adolescent des années 1980-1990 mais plutôt une vente aux enchères dédiée au « rétrogaming », la première made in Bordeaux.

L’ensemble des pièces vendues en deux fois, soit plus de 500 lots, appartiennent à une seule et même personne, un collectionneur lié à la Gironde, qui a constitué par passion pendant près de vingt ans une collection de jeux et consoles rares. « Comme beaucoup de collectionneurs de rétrogaming, il a été surpris de voir combien valaient ses jeux lors des expertises », explique Emmanuel Layan, commissaire-priseur. Certains sont estimés à plus de 250 euros.

« Comme beaucoup de collectionneurs de rétrogaming, le propriétaire a été surpris de voir combien valaient ses jeux lors des expertises »

Dans la salle, la quinzaine de personnes présentes n’ont pas vraiment le profil ni l’âge des amateurs d’art. La plupart participent même à une vente aux enchères pour la première fois. L’âge moyen du jour se situe entre 35 et 45 ans, quand la maison de ventes accueille habituellement des personnes entre 50 et 70 ans, avec un bon pouvoir d’achat. En ligne aussi, l’attente est forte, avec plus de 220 personnes inscrites. Parmi eux, des collectionneurs, ou tout simplement des passionnés de jeux vidéo, nostalgiques de leur jeunesse.

33 000 euros de ventes

David, 43 ans, qui participe à sa première vente aux enchères, est venu principalement acheter des jeux auxquels il n’a jamais joué auparavant. Depuis son enfance, il conserve toutes ses consoles Nintendo et possède désormais une belle collection de 500 jeux chez lui. Mais il se considère « comme un passionné plutôt que comme un collectionneur qui veut à tout prix un produit ». « Si le prix devient incontrôlable, je ne vais pas augmenter mon prix, je me fixe des limites », assure-t-il.

Car les prix peuvent monter très vite, comme cette première vente à l’hôtel Tourny. La plupart des enchères ont rapidement dépassé les estimations, boostées par un public averti. Après vingt-quatre heures d’enchères, les 271 lots ont été adjugés pour un total de 33 000 euros.


Des étagères ont été spécialement conçues pour accueillir la centaine de lots d’une même collection.

T.-N.-L.

Parmi les plus grosses ventes : une Nintendo 64 Pikachu en édition limitée vendue à 440 euros, un pack de Sega Megadrive et ses sept jeux à 420 euros, mais aussi des jeux comme « Svc chaos » en édition japonaise (Neo Geo) à 580 euros, » Viewpoint » (Neo Geo) vendu 500 euros, « Panzer Dragoon » (Sega Saturn) à 450 euros ou encore « Castlevania » (Sega Megadrive) à 230 euros. Plus étonnant encore, les fans n’ont pas hésité à débourser plus de 100 euros pour plein de jeux scratchés qui ne fonctionnent plus.

Nostalgie de l’enfance

« L’engouement autour du rétrogaming existe depuis plusieurs années, mais après le Covid, les prix se sont envolés, avant de se stabiliser aujourd’hui », explique Kevin Venel, expert en jeux vidéo qui a minutieusement testé tous les lots vendus sur écrans cathodiques. Lui-même collectionneur, il pense que « cela va durer un moment », car tout est basé sur la nostalgie, les objets se faisant de plus en plus rares.

C’est justement cette nostalgie, ce sentiment de rejouer à des jeux qui ont marqué une jeunesse, voire une génération, qui fascine David, sortant des soldes avec deux jeux achetés 70 euros pièce (« Comix Zone » sur Sega Megadrive et « Mario Tennis » sur Nintendo 64). « Je ne m’amuse même plus sur PS4 ou PS5, car c’est trop photoréaliste pour moi. Je préfère ce côté enfantin des jeux anciens. »

Et ce goût pour l’ancien, qui revient à la mode, concerne tous les aspects de la culture : de la musique (vinyles) à la photographie (cinéma), en passant par la mode vestimentaire actuelle (vêtements vintage). Le secteur du jeu vidéo, porté par 3,2 milliards de joueurs dans le monde, ne fait pas exception. Le potentiel du « rétrogaming » est énorme et les maisons de ventes l’ont bien senti.

« Je ne m’amuse même plus sur PS4 ou PS5, car c’est trop photoréaliste pour moi. Je préfère ce côté enfantin des jeux anciens”

« Nous revivons tous notre enfance à tout moment. Des consoles ou des jeux qui ne valaient presque rien il y a quelques années, et qui se trouvaient dans les vide-greniers, valent aujourd’hui des centaines d’euros. C’est la revanche de l’objet abandonné, oublié», constate Emmanuel Layan, qui se réjouit «du succès de cette première vente aux enchères». Une deuxième vente, issue de cette même collection, aura lieu à la maison de ventes de Tourny le 8 juin prochain. Elle sera cette fois entièrement consacrée à PlayStation et Nintendo.

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