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Sébastien Lecornu craint une « guerre civile imminente »

FADEL ITANI / AFP Fumée à Beyrouth après une frappe israélienne le 21 octobre 2024.

FADEL ITANI / AFP

Fumée à Beyrouth après une frappe israélienne le 21 octobre 2024.

INTERNATIONAL – Peur du pire. Un cessez-le-feu au Liban est un « nécessité pour notre sécurité collective »a déclaré le ministre français des Armées Sébastien Lecornu ce lundi 21 octobre, mettant en garde contre un effondrement du pays et le risque d’un « guerre civile imminente ».

« Notre position, pour le moment, repose principalement sur la crainte (…) d’une guerre civile imminente au Liban »a confié Sébastien Lecornu sur la chaîne de télévision LCI. « Vous voyez clairement que le Liban peut s’effondrer complètement, encore plus qu’il ne l’est déjà »il a ajouté.

Il a parlé des populations déplacées, « des dynamiques interconfessionnelles très fortes » ou même « L’affaiblissement du Hezbollah (qui) est une bonne nouvelle, on ne va pas dire le contraire ». Et d’ajouter : « Ce que nous disons à nos amis israéliens, pays allié, c’est que nous ne devons pas tomber dans ce piège de l’escalade. »

Conférence internationale sur le Liban jeudi

Au-delà des questions humanitaires, la conférence internationale sur le Liban prévue jeudi à Paris vise à donner à l’armée libanaise les moyens de « assurer la souveraineté du Liban »en particulier au sud du fleuve Litani, d’où le Hezbollah ne s’est pas retiré malgré l’injonction de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Concernant les casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL), Sébastien Lecornu a déploré que « les mesures de sécurité indispensables aux opérations ne sont pas toujours prises par Tsahal »l’armée israélienne. Même si« Il y a évidemment une instrumentalisation par le Hezbollah de ces contingents de la FINUL », « Les avoirs de la FINUL ont été directement touchés par Tsahal la semaine dernière »se souvient-il.

Pour le ministre français, « la succession de victoires tactiques à travers la neutralisation d’un certain nombre de terroristes – que nous ne regretterons pas d’être très clairs – n’offre pas de perspectives évidentes et automatiques de sécurité pour l’Etat d’Israël à moyen et long terme, c’est une certitude ».

Nouvelles grèves à Beyrouth

Ce lundi soir, quatre personnes ont été tuées, dont un enfant, par des frappes israéliennes près de l’hôpital Hariri de Beyrouth, le plus grand hôpital public du pays, a annoncé le ministère libanais de la Santé. Un peu plus tôt, les sauveteurs affiliés au Hezbollah avaient fait état d’au moins trois morts et de nombreux blessés par ces frappes qui ont touché le sud de Bayrouth.

Selon les médias libanais, 13 frappes israéliennes ont eu lieu lundi soir sur le sud de Beyrouth. Des images de l’AFPTV ont montré deux panaches de fumée s’élevant de la banlieue sud de Beyrouth, et les correspondants de l’AFP ont entendu deux fortes détonations avant les frappes.

A Ouzaï, des membres des services de secours affiliés au Hezbollah ont déclaré à l’AFP qu’ils recherchaient des survivants dans les décombres. Selon eux, l’ordre d’évacuation, puis la grève, « a provoqué la panique parmi les habitants, dont certains ont commencé à courir dans les rues. ».

L’armée israélienne cible les intérêts économiques du Hezbollah

« Ils n’ont pas donné aux gens suffisamment de temps pour évacuer. Le raid a eu lieu trop tôt après l’avertissement”» dit l’un d’eux. Plus tôt dans la soirée, l’armée israélienne a appelé les habitants à quitter deux zones de la banlieue sud, l’un des bastions du Hezbollah.

L’armée israélienne a de son côté annoncé qu’environ 170 projectiles avaient été tirés lundi par le Hezbollah depuis le Liban. L’armée israélienne a également indiqué avoir tué en Syrie un haut responsable du Hezbollah responsable d’une part importante du financement du mouvement islamiste libanais.

L’homme, dont le nom n’a pas été dévoilé, était le commandant de l’unité 4 400, «  responsable des transferts de fonds du Hezbollah » obtenu notamment grâce à la vente du pétrole iranien, a indiqué le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari.

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Cammile Bussière

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