Le message de Thomas Legrand
Article réservé aux abonnés
S’il ne fait aucun doute que les images du défilé des nazillons dans les rues de la capitale samedi 11 mai sont un fléau politique et social, gardons-nous néanmoins de penser que la solution à un problème politique est avant tout trouvée. dans son interdiction.
Pour ne manquer aucun post de Thomas Legrand, abonnez-vous à la newsletters de nos chroniqueurs politiques
Interdire ou pas ? Le préfet avait choisi d’interdire la manifestation. Le juge administratif a suspendu en urgence l’interdiction. Dans sa logique, le ministère de l’Intérieur a voulu prévenir tout risque de « trouble à l’ordre public ». Dans son cas, le juge administratif, garant des libertés, avait estimé qu’au vu des précédentes manifestations organisées par ce mouvement, notamment celle du 9 mai 2023, ce risque pouvait être contenu. Le principe, dans un état de droit digne de ce nom, est qu’on ne juge que les faits et que l’interdiction d’une manifestation, comme la dissolution d’une association, doit rester d’un caractère tout à fait exceptionnel. Il est clair que l’ordre public sera sans doute sérieusement perturbé.
On comprend aisément que le gouvernement, qui s’est montré excessivement sévère en interdisant de trop nombreuses manifestations écologistes ou pro-palestiniennes – et qui a d’ailleurs été contrecarrée presque systématiquement par le Conseil d’État – veut, faire bonne mesure et ne pas céder à l’accusation de partialité, interdire toutes les manifestations d’extrême droite