A partir de 2025, les lignes de production de boîtes de maquereau seront transférées dans une autre usine du groupe en Espagne et celle de sardines au Maroc, selon des salariés de Quimper qui ont reçu vendredi dernier la visite de Luca Alemanno, le président de Bolton food.
Une fin amère pour tous les salariés et, en particulier, ceux de l’usine de Saint-Avé (56), déjà reclassés à Quimper, en 2010. Michelle, après 40 ans dans la conserverie, chez Paul Personne, au Guilvinec (29) puis chez Saupiquet et Bolton food, devra sans doute anticiper de quelques mois son départ à la retraite, qu’elle avait imaginé dans d’autres circonstances. Inquiète pour l’avenir de la profession, elle se dit presque privilégiée : « Tout le monde n’est pas dans ma situation. »
« Tout est légal »
La situation économique est en cause, pour les représentants des salariés. Si le géant de l’agroalimentaire s’apprête à délocaliser sa production française, « c’est parce qu’on n’est pas rentable du tout », estime Daniel Petitjouan, délégué du personnel et trésorier du Comité social et économique (CSE) de l’usine. « Tout est légal », confirme Guillaume Assara, le secrétaire du CSE.
L’après-covid nous a fait mal car la consommation n’est plus la même.
A Quimper, en l’espace de deux ans, la production de maquereaux et de sardines a été divisée par près de deux, passant « de près de 80 millions à 43 millions de boîtes produites par an ». La bouffée d’oxygène apportée par le lancement d’une gamme de maquereaux grillés en 2014 n’a pas résisté aux effets de l’inflation, les consommateurs préférant les marques de distributeurs aux marques nationales, dans un contexte inflationniste. « L’après-covid nous a fait mal car la consommation n’est plus la même compte tenu de la hausse du prix des matières premières. »
Début de perspective
Dans ces conditions, après le lancement de la consultation des représentants du personnel, leur objectif est d’apporter, au plus vite, des réponses à leurs collègues plongés dans l’incertitude. « Il faut les rassurer, c’est notre objectif », souligne Daniel Petitjouan. Une réunion d’information du personnel a eu lieu lundi.
Une deuxième réunion avec la direction, après celle de vendredi dernier, est déjà prévue le 17 juillet. En attendant, le CSE a choisi un cabinet de reclassement dont les travaux devraient débuter début juillet. Les fabricants de produits alimentaires ont déjà indiqué qu’ils pourraient recruter une partie du personnel. Un début de perspective pour le Saupiquet de Quimper. « Nous essaierons d’accompagner au mieux ceux qui veulent faire autre chose », entreprennent les représentants du personnel.