Qui n’a pas déjà croisé sur le site de la SNCF une liste de trains complets entre la Bretagne et Paris ? Chaque année, environ 10 millions de personnes empruntent cette ligne ferroviaire, très fréquentée en début et fin de semaine et pendant l’été. Face à cette situation, et alors que les demandes des élus et chefs d’entreprise se font de plus en plus pressantes, la SNCF a décidé d’appuyer sur la pédale. « Nous allons augmenter notre capacité de 4 millions de places en zone Atlantique d’ici deux ans, dont 2 millions pour la Bretagne », a annoncé Franck Dubourdieu, le directeur du TGV Atlantique, ce jeudi 26 septembre, trente-cinq ans après le passage du premier train à grande vitesse entre Paris et la région Bretagne.
Pour ouvrir ces places supplémentaires, la SNCF procède en plusieurs étapes. Quelque 600 000 places supplémentaires ont déjà été proposées depuis le printemps sur le TGV Paris-Bretagne et vice-versa. A partir du 15 décembre 2025, un troisième aller-retour quotidien sera assuré par les trains low cost Ouigo entre Paris et Rennes. « C’est 1 million de places en plus et beaucoup plus de petits prix pour les voyageurs », tient à souligner Franck Dubourdieu. La fin 2025 sera également marquée par l’ouverture de 400 000 places supplémentaires sur le TGV.
Une dizaine de minutes de moins pour la pointe Bretagne
Dans ce grand plan, la SNCF n’oublie pas la pointe bretonne, conformément aux engagements pris dans la convention signée avec la Région fin 2023. Sur les 2 millions de places supplémentaires, 500 000 seront ouvertes de et vers Brest et autant pour la branche de Quimper. Et si le nouveau Ouigo ne desservira que Rennes, il permettra de désengorger le tronçon Paris-Rennes, et par extension les trains Paris-Brest et Paris-Quimper. Autre nouveauté : à partir du 15 décembre, 90 % des TGV Paris-Brest et Paris-Quimper seront sans escale entre Paris et Rennes, ce qui réduira le temps de trajet d’une dizaine de minutes (il est actuellement de 3 heures 40-4 heures). Au prix toutefois d’une desserte moins fréquente vers Le Mans et Laval.
Arbitrages
Pour assurer le renforcement de l’offre, l’opérateur ferroviaire va mettre sur les rails davantage de trains de type Océane (une dizaine au total), qui comptent une cinquantaine de places de plus que les trains duplex classiques. « Il y aura davantage de trains en rames doubles », ajoute Franck Dubourdieu, qui évoque également une évolution des opérations de maintenance des trains « pour que davantage de trains soient disponibles pour circuler ».
Ces 2 millions de places montrent à quel point nous croyons au potentiel du marché.
Alors que les premiers exemplaires du nouveau TGV M ne sont pas attendus avant le second semestre 2025, comment la SNCF va-t-elle s’y prendre pour proposer davantage de trains Océane ? « C’est un arbitrage entre les différents marchés pour pouvoir répondre à la demande », répond le patron de TGV Atlantique. En clair, la SNCF va puiser dans la flotte allouée aux autres territoires.
Pour Franck Dubourdieu, « ces 2 millions de places sont à la hauteur de ce que l’on imagine être l’engouement des Bretons et des Parisiens pour la Bretagne (…) Cela montre à quel point nous croyons au potentiel du marché ». Un marché où la demande est très forte et qui, prochainement, pourrait s’ouvrir à la concurrence. D’où la nécessité pour la SNCF de disposer d’une offre solide dans la région.