Sasha Zhoya a le droit de porter une jupe mais les femmes n’ont pas le droit de porter un blazer – Libération

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« Si les femmes sont autorisées à porter des pantalons, ce serait bien que les hommes puissent porter des jupes », plaide Sasha Zhoya. Une séquence de la série Au cœur des Jeux de Jules et Gédéon Naudet diffusé lundi 22 juillet sur France 2 montre la star de l’athlétisme français en pleine séance d’essayage pour la cérémonie d’ouverture. Les couturières lui donnent une jupe à enfiler dans le vestiaire, perplexes. Elles promettent de se renseigner sur la possibilité de défiler en jupe pour le spécialiste des haies. Qui pousse son avantage. Et le combo pantalon sous la jupe ? Cette fois, refus immédiat. Finalement, le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques l’a confirmé à Libérer, Les jupes pour hommes sont autorisées. S’il s’y tient, Sasha Zhoya, 22 ans, pourra défiler sur la Seine, au milieu de la délégation française, « que dans la mode, il n’y a plus de différence entre les hommes et les femmes », comme il le proclame à juste titre dans la vidéo.

Sauf que ça ne sera pas le cas. Car de leur côté, les femmes n’auront pas le droit de porter des manches longues. La tenue créée pour elles par Berluti, le tailleur appartenant à LVMH, est certes composée d’un pantalon et d’une jupe mais la veste est obligatoirement sans manches. Entre la jupe et le pantalon, Paris 2024 le répète, elles peuvent faire ce qu’elles veulent. Il semblerait que ce soit en réalité un peu plus compliqué que ça, comme l’a confirmé l’athlète Auriana Lazraq-Khlass dont le sang a bouilli en voyant la vidéo de Zhoya. Réaction en story Instagram : « J’ai demandé le costume d’homme complet et ils ont refusé ! Cf. on est en 2024. » Et de défier la Fédération française d’athlétisme, le comité d’organisation de Paris 2024 et LVMH.

Le vice-champion d’Europe d’heptathlon de 25 ans a ensuite confirmé cela à Libérer : « J’ai demandé, j’ai même beaucoup négocié lors des essayages avec les couturières, car je voulais porter le blazer, les manches longues, mais rien n’a pu être fait. »

Lors des essayages, la sportive décrit la pression derrière la supposée souplesse. Si elle a pu enfiler le pantalon et les baskets, « Les personnes qui essayaient les chaussures nous obligeaient à mettre la jupe et les mocassins. Je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas le droit de m’habiller comme je veux, je trouve cela scandaleux. » Un avis partagé, selon elle, par de nombreux membres de l’équipe de France d’athlétisme. « On en a parlé entre nous, parce qu’on ne se sent pas bien à l’idée de devoir être sans manches ou en jupe. Certaines ont aussi demandé à avoir des manches longues avec la jupe, mais elles ont essuyé un refus. »