SAS change de camp pour rejoindre Air France-KLM dans Skyteam
La fusion entre SAS et Air France-KLM se concrétise progressivement. L’entreprise scandinave – dont le groupe français va devenir actionnaire – s’apprête à rejoindre l’alliance mondiale Skyteam. Elle quitte ainsi Star Alliance, dont elle était l’un des membres fondateurs en 1997 aux côtés de ses désormais anciens alliés comme Lufthansa et United Airlines. Un coup dur pour ce dernier.
Les clients SAS pourront ainsi accéder au réseau Skyteam de plus de 1 000 destinations, dont l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes. En contrepartie, l’alliance disposera désormais d’un hub (plateforme de correspondance) en Europe du Nord, une région qui lui échappait auparavant. Il bénéficiera également du réseau SAS sur la transatlantique nord.
Anticipé auparavant, ce changement d’alliance va intervenir très rapidement. L’accord d’adhésion signé ce lundi prévoit que SAS rejoindra Skyteam le 1er septembre. Un délai très court compte tenu du travail important pour intégrer une alliance, notamment sur l’harmonisation des systèmes d’information et la compatibilité des programmes de fidélité. A titre de comparaison, ITA Airways n’a pas encore fait marche arrière vers Star Alliance, malgré des négociations financières officiellement engagées avec Lufthansa il y a un an.
Accompagnement du futur actionnaire
Pour cette adhésion, SAS a certainement reçu le soutien d’Air France-KLM, qui participe à un consortium pour l’acquisition de plus de 60% du capital de la compagnie scandinave pour 1,17 milliard de dollars. . A lui seul, le groupe français devrait monter à 19,9% du capital, ainsi que 5% de la dette convertible, pour un investissement de 144,5 millions de dollars – avec pour objectif à terme de devenir actionnaire de contrôle.
Le principal investisseur sera Castlelake qui mettra la main sur 32% du capital et 55,1% de la dette convertible, suivi de l’Etat danois (25,8% du capital et 29,9% de la dette convertible), Air France-KLM donc , et enfin Lind Invest (8,6% du capital et 10% de la dette convertible). Les 13,6% restants du capital seront distribués aux créanciers.
Cet apport devrait contribuer au redressement de SAS, actuellement placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Les autorités judiciaires américaines ont validé le plan de restructuration le 19 mars, et la sortie du Chapitre 11 doit se faire d’ici la fin du semestre.