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Santé. Le surpoids et l’obésité ont fortement augmenté en France en 20 ans

En 1996, 40% des hommes français se déclaraient en surpoids et 25% des femmes françaises. Vingt ans plus tard, en 2017, ces proportions étaient respectivement montées à 48% et 39%. L’obésité, qui touchait 7% des hommes en France, est passée à 14% en 2016, avant de se stabiliser à 13% l’année suivante en 2017. Et chez les femmes, l’obésité déclarée était de 6% en 1996 et a atteint 14% en 2017, selon une étude menée par Santé publique France et publiée ce mardi.

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Cette croissance de la corpulence « se retrouve dans tous les pays occidentaux », souligne Charlotte Verdot, épidémiologiste à Santé publique France et rapporteure de l’étude. Elle s’explique notamment par des changements de mode de vie, avec une « augmentation de la sédentarité, une diminution de l’activité physique, davantage de malbouffe… »

« Une étude qui montre aussi que l’évolution de la corpulence n’est pas la même chez les hommes et les femmes », précise l’épidémiologiste. Si la proportion d’hommes en surpoids reste supérieure à celle des femmes, elle tend à se stabiliser alors que celle des femmes continue d’augmenter. Parmi les facteurs expliquant cette différence, « on peut faire un parallèle entre les niveaux d’activité physique qui se sont récemment dégradés chez les femmes alors qu’ils sont stables chez les hommes », note Charlotte Verdot.

Une maladie multifactorielle

« L’obésité est une maladie multifactorielle, qui reflète l’évolution de notre société mais peut aussi avoir des liens avec la vulnérabilité sociale », souligne Karine Clément, professeure de nutrition à Sorbonne Université et directrice d’une unité de recherche à l’Inserm. Les facteurs liés au « stress, aux perturbateurs endocriniens, aux mécanismes biologiques qui conduisent à la prise de poids chez certaines personnes » ne sont pas tous complètement élucidés, selon elle.

Campagnes de soins préventifs

Alors que près de la moitié de la population française est en surpoids, il est en tout cas « urgent d’avoir des campagnes de soins préventives, mais aussi une fois que cela s’est installé », fait-elle valoir. Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque majeurs de maladies non transmissibles, comme les maladies cardiovasculaires, le diabète, certains cancers ou la mort prématurée, ainsi que certaines maladies infectieuses, comme cela a été mis en évidence lors de la crise du Covid-19.

En avril 2023, Martine Laville, professeure de nutrition à l’université de Lyon, proposait dans un rapport remis au gouvernement 40 pistes très concrètes pour lutter contre l’obésité. Parmi elles, développer une offre de restauration scolaire attractive pour les élèves, notamment dans les quartiers prioritaires, ou encore intégrer le repérage du surpoids et de l’obésité dans la nouvelle consultation de prévention.

L’agence du médicament autorise le retour de certains médicaments contre l’obésité

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a autorisé la reprise des prescriptions d’antidiabétiques en forte demande, notamment en raison de leur utilisation dans la perte de poids, a-t-elle indiqué mardi. Ces reprises d’autorisation concernent Ozempic, Victoza (Novo Nordisk) et Trulicity (Eli Lilly).

Les tensions d’approvisionnement freinent en effet la prise en charge de certains patients. Au printemps, l’ANSM a décidé de réserver la prescription de l’aGLP-1 aux patients diabétiques de type 2 ayant des antécédents d’accident vasculaire, ou « une lésion athéromateuse importante ». Aujourd’hui, « les spécialités Ozempic 0,25 mg et Victoza 6 mg/ml sont à nouveau disponibles en quantités limitées : les initiations de traitement peuvent reprendre progressivement dès maintenant », annonce l’ANSM. Mais l’approvisionnement « ne permettra pas de couvrir l’intégralité de la demande ». La spécialité Trulicity reste « sous forte tension, les initiations ne peuvent reprendre pour ce médicament », poursuit l’agence nationale de sécurité du médicament.

Pour la première fois depuis que ces statistiques existent, l’étude menée par Santé publique France porte sur un panel représentatif de la société française (124 541 personnes âgées de 18 à 75 ans, dont 55 356 hommes et 69 185 femmes) correspond à un suivi de la corpulence de la population française sur 20 ans, entre 1996 et 2017.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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