(SANTE) Dépistage drépanocytaire pour tous : sommes-nous remplacés ?
Presque en catimini (qui en a vraiment entendu parler ?), la Direction générale de la santé (DGS) a annoncé qu’elle généraliserait le dépistage de la drépanocytose à tous les nouveau-nés, à compter du 1euh Novembre 2024. Une décision prise pour l’ensemble de la population face à une maladie qui touche pourtant presque exclusivement la population d’origine africaine et nous ramène inévitablement à cette question : sommes-nous à ce stade « grands-remplacés » ?
La drépanocytose, cette maladie » presque inconnu parmi les gens du reste de l’Europe »
La drépanocytose est une maladie du sang héréditaire aux conséquences potentiellement graves pour l’enfant à partir du troisième mois, puisqu’elle est responsable de » anémie, infections bactériennes, accidents vasculaires occlusifs, hémolyse pouvant mettre en danger son pronostic vital ou cérébral « . D’où l’intérêt de le détecter le plus tôt possible en vue de prévenir les infections et d’informer les parents sur la marche à suivre.
C’est l’un des nombreux effets positifs des progrès de la recherche et de la médecine : nous ne sommes plus au 18ee siècle où la mortalité infantile faisait partie du quotidien des Français, où près de trois nouveau-nés sur dix mouraient au cours de leur première année. La vaccination contre la variole d’abord et toutes les autres avancées scientifiques nous ont poussés dans un monde où l’espérance de vie n’est plus la même. Seul bémol, une étude, publiée en juin 2023, révèle que le taux de mortalité infantile en France est redevenu depuis 2015 supérieur à la moyenne européenne. La hausse est particulièrement préoccupante en Outre-mer et en Seine-Saint-Denis. Entre autres causes : la précarité des femmes et leur désir, plus répandu qu’ailleurs, de poursuivre une grossesse quelle que soit la pathologie détectée chez l’enfant qu’elles attendent.
En l’occurrence, la drépanocytose est une maladie particulière qui ne menace pas tous les nouveau-nés puisque, selon le très officiel ministère de la Santé, « particulièrement fréquent chez les populations africaines, antillaises et dans certaines parties du sous-continent indien, (la maladie est) beaucoup plus rare chez les personnes du Moyen-Orient et de la région méditerranéenne et presque inconnu chez les personnes du reste de l’Europe « . Comment expliquer, dans ces conditions, l’obligation de généraliser le dépistage pour tous ?
» Le mal qui agite l’extrême droite »
C’est un vieux serpent de mer : en 2014, déjà, Le monde a accusé l’extrême droite – » coupable d’un racisme qui ne peut être accepté » – exploiter la maladie pour « prouver l’invasion des immigrants « .
En cause, « sites, blogs et innombrables commentaires sur les réseaux sociaux », comme un certain site FdeSouche qui, jusqu’en 2016 et en l’absence de statistiques ethniques interdites, soulevait « une partie du voile sur les mutations profondes de la population française » en publiant chaque année les chiffres du rapport annuel de l’AFDPHE (Agence française de dépistage et de prévention des handicaps de l’enfant) sur le nombre de dépistages de drépanocytose chez le nouveau-né. Des chiffres en constante augmentation que l’on peut visualiser sous la forme d’une carte de France qui nous apprend que les taux de dépistage de la drépanocytose sont passés de 31,50 % des bébés, en 2010, à 39,9 %, en 2016, pour la France métropolitaine, et soulignent la Des disparités flagrantes selon les régions : seulement 9,10 % des nouveau-nés en Bretagne sont dépistés, contre 73,56 % en Île-de-France et 56,35 % en PACA la même année.
La FdeSouche a tellement bien travaillé avec les cartes drépanocytaires, donnant une estimation du Grand Remplacement, que l’agence de dépistage va fermer et elle sera généralisée à tous les nourrissons. https://t.co/5sKVGfjbN8 pic.twitter.com/RZA0ZNzZe0
– Polydamas (@Polydamas) 3 septembre 2018
Un important travail d’analyse interrompu en 2016, année de la suppression de cette AFDPHE, seule organisation à publier les chiffres. Depuis, indéniablement, selon cet appel des professionnels de santé, des associations de parents, des élus et de la Haute Autorité de Santé » faire de la drépanocytose la grande cause nationale de 2022 « , la maladie a indéniablement progressé depuis, » entre 2009 et 2019, le nombre de nouveau-nés positifs à la drépanocytose a augmenté de 45 %, passant de 314 cas par an à 482. Près de 80 % d’entre eux sont nés en France métropolitaine, et une forte proportion d’entre eux en Île- de-France, qui est aujourd’hui la région qui concentre le plus de patients. »
Une incidence à croiser avec les statistiques de l’Insee sur l’ISF (indice synthétique de fécondité) qui varie selon que les mères sont nées à l’étranger (2,3 en 2021) ou en France (1,9) et selon laquelle « les femmes immigrantes ont en moyenne 0,49 enfants de plus que les femmes sans ascendance migratoire directe « .
Généraliser pour noyer le poisson ?
Mais cela n’explique pas tout. Tous les nouveau-nés depuis ce 1euh Novembre ne provient pas forcément de deux parents d’origine non européenne. Alors pourquoi dépister tout le monde ? « Noyer le poisson » en enterrant un peu plus les figures du Grand Remplacement, qui est un fantasme, comme chacun le sait ? Et comment ne pas penser à cette nouvelle dépense de tests inutiles alors que les Français, priés de se serrer la ceinture, devront payer plus cher leurs soins ?
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/11/2024 à 18h05