Santé : de deux semaines à plus de 2 mois pour passer une mammographie
Le dépistage du cancer du sein stagne dans les Hautes-Pyrénées depuis le Covid. La peur du résultat et les longs délais pour obtenir un rendez-vous, notamment dus au manque de spécialistes, expliquent cette situation.
« C’est la Sécurité Sociale qui m’a appelé car je n’ai pas de médecin traitant. Il n’y a pas de médecin à Tarbes et aux alentours qui souhaite prendre de nouveaux patients. La Sécurité Sociale m’a donc contacté, car j’ai plus de 50 ans pour faire une mammographie et un examen gynécologique, car il n’y a pas de gynécologues qui prennent de nouveaux patients à Tarbes. La semaine prochaine, je fais un examen de santé complet. C’est vraiment bien que ce camion arrive dans les quartiers. Nathalie, 53 ans, aide-soignante, raconte n’avoir eu aucune appréhension en effectuant ses examens dans le bus Prévent’TIMM du département, garé ce lundi 14 octobre devant la ferme du Fould. Le camion sanitaire sillonne régulièrement les Hautes-Pyrénées pour se rendre. aller à la rencontre de personnes souvent éloignées des soins dans le cadre d’actions de prévention et de dépistage. Là-bas, l’opération s’inscrit dans le cadre d’Octobre Rose, en partenariat notamment avec l’assurance maladie et la Ligue contre le cancer.
« Peur du résultat »
« Qu’il s’agisse de cancer du sein, mais aussi de cancer de l’utérus ou colorectal, c’est la peur du résultat qui explique que les femmes ne se fassent pas dépister », explique Marion Arette, éducatrice spécialisée chargée de l’accès aux droits et aux soins à la CPAM et qui intervient notamment dans les quartiers prioritaires de la ville de Tarbes. « La présence du camion dans ces quartiers est vraiment importante pour faciliter l’accès aux soins. En effet, les délais de rendez-vous sont longs, mais on sait très bien que pour un public éloigné des soins, si on n’a pas de rendez-vous à proximité de notre rendez-vous , on peut perdre la personne et elle ne va pas aux rendez-vous. C’est vrai pour n’importe quel traitement », ajoute Marion Arette.
Annette Cuq, présidente de la Ligue contre le cancer des Hautes-Pyrénées, souligne, de son côté, « que les dépistages du cancer du sein, tant dans le département que dans toute la France, stagnent depuis le Covid. Les raisons ? Ils ont peur du résultat, que ça fasse mal. On leur dit qu’il existe désormais de nouveaux appareils qui font moins mal. Il y a aussi des gens qui négligent cela. ‘adhésion au dépistage au lieu de 50 %. Dans les pays du nord de l’Europe, c’est 90 %.
« Pénurie de spécialistes »
Concernant les délais pour réaliser une mammographie, Annette Cuq confirme que les délais sont plutôt longs dans les Hautes-Pyrénées. « Un autre centre de radiologie va ouvrir à Lourdes mais il y a une pénurie de radiologues. Il devait ouvrir en octobre mais pour le moment, il n’est pas ouvert. C’est compliqué d’obtenir un rendez-vous et pourtant il faut le faire Plus ça avance, au lieu de faire une mammographie tous les 2 ans, on en est à 2 ans et demi et on sera bientôt à 3 ans Le manque de spécialistes c’est quelque chose général. l’utilité du camion Prevent’TIMM*.
Concrètement, les délais varient de deux semaines à plus de 2 mois selon les pratiques de radiologie. En effet, le centre de radiologie propose des rendez-vous pour une mammographie le 30 octobre. Le centre d’imagerie de Lavedan propose un rendez-vous en décembre, soit dans un mois et demi, quand celui du centre Ormeau est le 2 janvier et que le centre de radiologie et d’échographie de Vic est le 24 janvier. Ce dernier précise toutefois que les places seront ouvertes en décembre mais que le planning n’est pas encore arrêté.