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La santé au LuxembourgUn cas de rougeole sur un vol à destination du Findel déclenche une cascade de mesures
LUXEMBOURG – La rougeole est une maladie extrêmement contagieuse, incurable et dangereuse, surtout pour les enfants non vaccinés. Le premier cas depuis cinq ans chez un passager d’avion a obligé les autorités sanitaires à intervenir très rapidement.
- par
- Miriam Meinecke
Mi-juillet, un passager a été diagnostiqué avec la rougeole après ses deux vols aller-retour entre Luxembourg et Oslo. Les passagers et le personnel de cabine ont été informés par les autorités sanitaires en coopération avec la compagnie aérienne et lux-Airport. Il en va de même pour le personnel de l’aéroport, notamment les policiers et les douaniers, ainsi que les autorités norvégiennes, afin qu’ils puissent à leur tour effectuer sur place le traçage des contacts. Un communiqué de presse a également été publié. Ce qui peut sembler être un effort important pour un seul cas de maladie est justifié : le nombre de cas de rougeole augmente de manière exponentielle dans le monde entier.
Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 56 000 cas et quatre décès ont déjà été enregistrés dans 45 des 53 pays du Vieux Continent jusqu’à fin mars. À titre de comparaison, on a recensé environ 61 000 cas de rougeole et 13 décès dans 41 pays pour l’ensemble de l’année 2023.
« Un seul cas de rougeole doit déclencher une action urgente », a averti le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, en réponse à la tendance à la hausse continue de la maladie en mai. Les pays qui n’ont pas de cas de rougeole ni d’épidémie doivent se prémunir contre l’introduction du virus afin d’empêcher sa propagation à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Au Luxembourg, la dernière épidémie remonte à 2019, avec 21 cas confirmés.
Comme dans presque tous les pays, la rougeole est une maladie à déclaration obligatoire dans notre pays. Les mesures prises dépendent de la propagation et du risque d’épidémie, explique le ministère de la Santé à L’essentiel. C’est élevé dans le cas de la rougeole : « Une personne infectée peut contaminer 12 à 18 autres personnes dans une population non immunisée. » Puisque la personne concernée a voyagé pendant la phase contagieuse, de surcroît en avion, il a fallu réagir très vite et à grande échelle. « L’environnement confiné d’un avion augmente considérablement le risque de transmission », explique le ministère. De plus, dans le cas de la rougeole, une vaccination post-exposition dans les premiers jours après le contact peut encore empêcher la maladie de se déclarer, et donc de se propager.
Quels facteurs déterminent l’action à entreprendre ?
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Mode de transmission:Les maladies transmissibles par voie aérienne, comme la rougeole et la tuberculose, nécessitent des mesures spéciales. Mais les maladies qui se propagent par d’autres voies de transmission peuvent également nécessiter une recherche des contacts.
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Période d’incubation:Le temps entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes influence la rapidité avec laquelle les mesures doivent être prises.
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Gravité de la maladie:En cas de maladies graves ou mettant la vie en danger, la réaction est particulièrement rapide et complète.
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Possibilités et délais pour les mesures de protection:Pour certaines maladies, comme la rougeole, il est possible de protéger les contacts par une vaccination post-exposition si elle est réalisée suffisamment tôt. D’autres maladies peuvent être stoppées par l’administration d’un antibiotique, par exemple les infections invasives à méningocoques.
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Situation individuelle:La situation individuelle, en l’occurrence celle des passagers aériens, joue également un rôle : état de santé, statut vaccinal ainsi que mesures de protection pendant la phase contagieuse. Portait-on un masque ou à quelle distance les passagers étaient-ils assis de la personne infectée ?
L’ampleur de la recherche des contacts par les autorités dépend du type de maladie, de son mode de transmission et de la durée du contact. Selon le ministère, l’objectif est d’identifier toutes les personnes à risque afin de pouvoir prendre des mesures préventives à temps. « Dans le cas récent de la rougeole, la priorité a été d’identifier les personnes ayant des enfants de moins d’un an, car ces enfants n’ont pas encore été vaccinés et présentent un risque accru de formes graves de la maladie », explique le ministère. Outre les enfants non vaccinés, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées sont les plus vulnérables aux complications de la rougeole.
L’augmentation des cas de rougeole en Europe et dans le monde est « un signe clair d’un effondrement de la couverture vaccinale », estime l’OMS. Près de la moitié des cas signalés en 2023 concernaient des enfants de moins de 5 ans, ce qui suggère que de nombreux enfants n’ont pas reçu les vaccins de routine pendant la pandémie de Covid-19. Au Grand-Duché, le taux de vaccination semble avoir augmenté depuis la dernière épidémie : environ 90 % des nourrissons de 25 à 30 mois ont été vaccinés en 2018, a indiqué la ministre de la Santé Martine Deprez (CSV) en réponse à une question parlementaire en mars. En 2023, ce chiffre était de 93,7 %.
Symptômes de la rougeole
Les premiers signes d’infection sont la fièvre, la toux, le rhume et la conjonctivite. L’éruption cutanée caractéristique commence sur le visage et derrière les oreilles et dure environ cinq jours.
La rougeole peut entraîner de graves complications telles que la pneumonie et l’encéphalite. Dans les cas les plus graves, elle peut entraîner des lésions cérébrales irréversibles ou la mort. Il n’existe aucun traitement contre cette maladie, seuls les symptômes peuvent être soulagés par des médicaments.
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