Sans permis, sous l’influence de l’alcool et de drogues, et au volant d’une voiture volée, le conducteur imprudent a percuté la police
L’attitude du prévenu était « risible » de l’aveu même de son avocat. Les événements jugés ce vendredi 16 août par le tribunal de Senlis (Oise) auraient pu prendre une tournure bien plus dramatique. Mardi dernier, 13 août, à 16h25, à proximité de Senlis, les gendarmes ont été dépassés par un véhicule qui roulait à vive allure et zigzaguait dangereusement sur les zèbres.
Depuis leur poste de pilotage, les militaires observent la scène et le talonnage du chauffard et décident de lui faire un appel de phares. Un affront pour le conducteur qui passe son bras à travers le toit ouvrant et leur fait un doigt d’honneur avant d’accélérer à nouveau à la vue des gyrophares. A la sortie de la base aérienne de Creil, Laurent C. prend tous les risques pour échapper aux policiers qui le poursuivent et roule même un moment en sens inverse.
Il prend tous les risques
A l’entrée de la zone commerciale de Saint-Maximin, ils étaient sur le point d’intercepter l’accusé. Ce dernier, déterminé à ne pas se laisser appréhender, a percuté le véhicule avant de prendre la fuite. Une fois de plus, il s’est retrouvé face à une autre voiture de police et a commis un nouveau refus d’obtempérer puis a percuté la portière arrière gauche. Dans son élan, la Smart a percuté un autre véhicule particulier, arrachant l’aile gauche et la roue arrière. Après avoir pris tous les risques, le fou du volant a terminé sa course dans un poteau en bois au bord de la route.
Interpellé, Laurent C. est soumis à un test d’alcoolémie, qui s’avère positif, ainsi qu’à un test de dépistage de cannabis. « C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de blessés graves », relève le juge qui s’inquiète de la dangerosité du prévenu. Bonus, la voiture dans laquelle il se trouvait est signalée volée.
« J’ai eu peur »
« Quand j’ai vu le gyrophare, j’ai eu peur et j’ai conduit comme un fou », a expliqué le prévenu, dont le permis a été révoqué après une condamnation pour des délits similaires en 2021. Avec détachement, il a vanté ses « talents de conducteur » et affirmé que la voiture lui avait été prêtée par une connaissance et qu’il ne savait pas qu’elle avait été volée. Sans emploi et consommateur quotidien d’alcool et de cannabis, cet homme à la vingtaine de mentions à son casier judiciaire vit de refuge en refuge depuis plusieurs années.
Son avocat, Guillaume Caron, a insisté sur l’isolement de son client, qui « n’a aucun point de repère » et sur le fait qu’il « ne conteste pas les faits qui lui sont reprochés et n’a pas voulu tenter de porter atteinte à la vie des gens ». Pas de quoi convaincre le tribunal, qui a condamné Laurent C. à 24 mois de prison, dont six mois de sursis probatoire, avec obligation de suivre un suivi en addiction et psychologique. Il lui sera également interdit de passer son examen de conduite pendant une période de deux ans.