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« Sans mobilisation, on risque l’austérité violente » : le 1er octobre, la CGT lance un premier round syndical

Le public nombreux, présent samedi 14 septembre à la Fête de l’Humanité, au Forum social, a tout dit de l’importance de l’événement. Pendant près de deux heures, Patrick Martin (Medef) et Sophie Binet (CGT) ont exposé leurs points de vue, parfois amers, sur l’actualité économique et sociale.

« Oui, il faut augmenter les salaires »le patron des patrons a finalement concédé, plutôt surpris par les applaudissements. « Cela suppose que nos entreprises soient plus efficaces d’une part et que, d’autre part, nous revisitions nos systèmes de sécurité sociale »a toutefois précisé Patrick Martin, pointant l’un des nombreux désaccords avec le secrétaire général de la CGT sur l’avenir de la protection sociale.

Du côté des employeurs, ce débat illustre la volonté de Patrick Martin de renforcer la «dialogue social»mis à mal par plusieurs années d’accords défavorables au monde du travail et par l’ingérence de l’État dans le fonctionnement de la parité de gestion. « Je ne suis pas très favorable à un plan à trois avec l’État »il avait lancé lors de la rentrée universitaire du Medef.

Deux jours avant son arrivée à la Fête de l’Humanité, le patron des patrons avait également invité les dirigeants des syndicats chez lui, dans la région lyonnaise, pour un dialogue informel à l’occasion des Worldskills, une compétition internationale des métiers. Les dirigeants de la CFTC, Cyril Chabanier, et de Force ouvrière, Frédéric Souillot, avaient fait le déplacement, accompagnés de François Asselin, de la CPME.

Le budget 2025 en vue

Face à un exécutif affaibli, les organisations syndicales et patronales entendent pousser leur avantage. La machine sociale-démocratie s’était enrayée en avril, après l’échec des négociations sur l’emploi des seniors. Parmi les dossiers sur la table, l’assurance-chômage, alors que l’Élysée mise toujours sur la destruction des droits des salariés privés d’emploi. D’ailleurs, depuis lundi 16 septembre, les collaborateurs du Premier ministre Michel Barnier reçoivent tour à tour organisations salariales et patronales.

Côté CGT, la feuille de route des revendications est connue : abrogation de la réforme des retraites, augmentation des salaires, égalité femmes-hommes et défense des services publics. Ces mots d’ordre sont partagés par Solidaires et la FSU, qui appellent également à participer à la journée de mobilisation interprofessionnelle du 1euh Octobre, date limite pour la présentation du budget aux députés.

« Cet exercice est central dans nos vies. Sans mobilisation, nous risquons une austérité violente : jours d’attente, franchises médicales, coupes dans les services publics. Nous disons à Michel Barnier : pour revitaliser nos services publics, il faudra augmenter les impôts sur les plus riches et les multinationales. »prévient Sophie Binet dans une interview à Magazine Humanité.

Et le secrétaire général de la CGT de conclure : « J’appelle les milliers de travailleurs de l’industrie menacés par des plans de licenciements à profiter de cette journée pour défendre leur emploi. » Le ton du retour social est donné.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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