Sans la Russie, l’Algérie et l’Italie veulent renforcer leur coopération énergétique

Pour sortir de sa dépendance au gaz russe, l’Italie a accepté lundi de renforcer sa coopération énergétique avec Alger à l’issue d’une rencontre entre le chef du gouvernement Giorgia Meloni et son homologue le président Abdelmadjid Tebboune.
La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a convenu de renforcer la coopération dans le domaine des hydrocarbures avec l’Algérie lors d’une rencontre lundi 23 janvier avec le président Abdelmadjid Tebboune, qui a estimé que l’Italie pourrait devenir « un hub énergétique pour l’Europe ».
« Face à la grande crise énergétique que traverse notamment l’Europe, l’Algérie pourrait devenir un leader de la production, certes africaine mais probablement mondiale. L’Italie est inévitablement la porte d’entrée de cette énergie et de l’approvisionnement de l’Europe », a déclaré Giorgia Meloni lors d’une point de presse conjoint avec Abdelmadjid Tebboune à Alger après leur rencontre.
Le président algérien a pour sa part précisé qu’une convention avait été signée pour « l’étude et la construction d’un gazoduc (composé de plusieurs éléments) qui transportera du gaz, de l’hydrogène, de l’ammoniac et même de l’électricité ». Selon lui « ce projet fera de l’Italie un hub énergétique pour l’Europe ».
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L’Italie, « un hub énergétique pour l’Europe »
Il répondait à une question d’un journaliste sur la relance du GALSI (Gaz Algérie – Sardaigne – Italie), qui devait être mis en service en 2014 pour transporter du gaz et qui n’a pas été réalisé.
Avant l’invasion de l’Ukraine, l’Italie importait 95 % du gaz qu’elle consommait, dont environ 40 % provenaient de Russie. Pour réduire cette dépendance, Rome se tourne de plus en plus vers l’Algérie, historiquement son deuxième fournisseur.
Le président algérien a rappelé que « les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 16 milliards de dollars en 2022 alors qu’ils n’étaient que de 8 milliards en 2021 ».
Cette hausse est principalement liée aux différents accords conclus en juillet par le prédécesseur de Giorgia Meloni, Mario Draghi, avec Abdelmadjid Tebboune pour que l’Algérie fournisse davantage d’hydrocarbures à l’Italie.
Parmi ces accords figurait un important contrat de partage de production de pétrole et de gaz d’une valeur de quatre milliards de dollars entre l’Algérie et des entreprises du secteur de l’énergie, dont le géant italien Eni, dans le but de réduire la dépendance de l’Italie aux livraisons russes.
Eni, présent en Algérie depuis 1981, gère avec le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach le gazoduc TransMed qui relie le pays à l’Italie, via la Tunisie.
L’Algérie est le premier exportateur africain de gaz naturel et le 7e global. Avant l’invasion russe de l’Ukraine, l’Algérie fournissait environ 11 % du gaz consommé en Europe, contre 4 % pour la Russie.
Plusieurs pays européens cherchant à réduire leur dépendance vis-à-vis des livraisons russes se sont tournés vers l’Algérie.
Avec l’AFP