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Sandwich à 6 euros, eau à 3 euros… pourquoi tout coûte une fortune à la station-service ?

Sandwich à 6 euros, eau à 3 euros… pourquoi tout coûte une fortune à la station-service ?

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Les vacances scolaires sont encore loin d’être terminées, et les allées et venues sur les grands axes routiers continuent d’animer les aires d’autoroute. Des aires d’autoroute d’où il n’est pas rare de repartir avec un sandwich ou une bouteille d’eau… et aussi un portefeuille plus léger.

Il est bien connu que les produits vendus sur les aires d’autoroute sont excessivement chers si on les compare à ceux pratiqués dans les grands supermarchés, voire dans les petits magasins de proximité des centres-villes.

Compter en moyenne plus ou moins 6 euros pour un sandwich triangulaireau moins 3 euros pour une bouteille d’eau et plus 2 euros pour une barre chocolatée.

Un peu frustrant, surtout quand on sait que TotalEnergies, par exemple, qui gère plus de 30 aires d’autoroutes en France, a réalisé 19 milliards d’euros de bénéfice en 2022 (pas exclusivement lié aux autoroutes, loin de là).

Selon plusieurs dirigeants interrogés par actu.frCes prix élevés peuvent s’expliquer par divers facteurs.

Les bénéfices des sociétés d’autoroutes augmentent

En 2023, les bénéfices des principales sociétés concessionnaires d’autoroutes ont augmenté significativement, atteignant plus de 4 milliards d’euros (notamment grâce aux péages), avec 1,7 milliard pour ASF (Vinci), 0,6 milliard pour Cofiroute, 1,1 milliard pour APRR et 0,7 milliard pour Sanef.

Des chiffres communiqués par le sénateur Vincent Delahaye, qui était le rapporteur d’une commission d’enquête sénatoriale consacrée aux concessions autoroutières.

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Les espaces sont ouverts 24h/24.

Premier élément de justification : Les aires de service sont ouvertes 24 heures sur 24Un point confirmé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), contactée par actu.fr. « Cela augmente forcément la masse salariale », nous explique Vinci Autoroutes.

Interrogé par les médias Brut En 2023, une jeune saisonnière d’une aire d’autoroute assurait être payée « plus que le SMIC ». Interrogés sur ce sujet, ni Vinci ni TotalEnergies n’ont souhaité communiquer sur la rémunération proposée aux salariés des aires d’autoroute.

Au-delà de cela, cela génère des coûts d’exploitation supérieurs à la moyenne, avec, pour n’en citer que quelques-uns, la lumière allumée presque en permanenceIl faut aussi penser à tous les appareils en service 24h/24.

Les toilettes et les douches, qui sont gratuites pour les utilisateurs, doivent être nettoyées correctement

En revanche, « les gares autoroutières sont concédées par l’État, via sociétés d’autoroutes. Elles ont donc exigences contractuelles « , explique un porte-parole de TotalEnergies àactu.fr.

L’une d’entre elles consiste à entretenir et nettoyer les toilettes et autres douches que les aires de service d’autoroute doivent mettre à disposition des usagers. Bien sûr, cela permet aux aires de service d’attirer des clients potentiels, mais il est difficile de compter exactement les bénéfices que cela apporte aux gestionnaires. Et cette fois, il s’agit des coûts qui ne sont couverts qu’indirectement.Le personnel de nettoyage doit être rémunéré correctement.

De même que « les redevances fixes et variables dues aux concessionnaires d’autoroutes doivent être payées », ajoute le porte-parole de TotalEnergies. Un montant qui, une fois encore, restera secret du grand public, comme le demandaient les entreprises interrogées.

Le jeu de la compétition ?

On est aussi tenté de dire que les aires d’autoroute jouent sur le fait qu’à des kilomètres à la ronde, il n’y a parfois qu’elles.

Un argument qui n’a été confirmé ni par Vinci ni par TotalEnergies. (1). Mais qui a néanmoins été évoqué par l’association Consommation, Logement et Cadre de vie (CLCV), lorsqu’elle demandait pourquoi le carburant est plus cher sur les autoroutes.

On parle ici du principe de captivité : l’automobiliste a moins de choix qu’ailleurs. D’une part parce qu’il ne connaît potentiellement pas bien le territoire dans lequel il circule, d’autre part parce qu’il manque de temps, et enfin parce qu’il est sur l’autoroute et est donc moins enclin à la quitter à tout moment. « Du coup, il est contraint », explique la CLCV en parlant de carburant.

« En France, les prix sont fixés librement »

« Il n’existe pas de critères réglementaires pour encadrer les prix des produits distribués dans les points de vente des aires d’autoroute », certifie la DGCCRF. « Comme c’est le cas sur la plupart des marchés, les pratiques tarifaires sont libres », poursuit-elle. Quitte à justifier tous les prix ?

Alors, pour éviter de payer trop cher ses produits sur la route des vacances, le mieux est de planifier son trajet et d’acheter au supermarché du coin, avec un minimum de préavis. Un peu comme quand on fait le plein de sa voiture avant de prendre l’autoroute, en somme. Sinon, il faudra payer… et sortir sa carte de crédit.

(1) Contactés, ni Lerclerc ni Dyneff n’ont répondu à nos demandes.

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