Avec un design largement inspiré d’Apple et des fonctionnalités réservées aux possesseurs de smartphones Samsung, la marque coréenne aurait-elle adopté la stratégie très critiquée de son principal concurrent ?
Samsung serait-il en route vers l' »appleisation » ? Alors que tous les regards étaient tournés vers les deux smartphones pliables de la marque, un format qu’Apple ne propose toujours pas, rappelons-le, un autre mouvement de fond se distingue dans la longue liste d’annonces de la marque coréenne. Dans sa recherche de cohérence et d’interopérabilité entre ses différents produits, Samsung ne finit-il pas par ressembler à son principal concurrent ?
Certes, les derniers choix du constructeur coréen en matière de design ou certaines limitations logicielles rappellent les plus belles heures de l’écosystème Apple. Mais s’agit-il d’un simple écart par rapport à la tradition ou d’une tendance de fond qui ferait de Samsung un constructeur à part dans l’écosystème Android ?
Par le passé, Samsung a parfois été accusé de plagier Apple. Force est de constater que ces dernières années, l’accusation ne tenait plus. Non seulement le coréen a innové sur les formats, ses appareils pliants en étant la preuve la plus éclatante, mais il s’est aussi éloigné des choix de design de Cupertino avec sa Watch ou ses écouteurs, les Buds. Il est donc d’autant plus surprenant de constater que les nouvelles versions de ces deux produits ont abandonné leur idée fondatrice pour adopter un style déjà éculé. Explications.
Un changement délibéré dans la conception
Avec l’arrivée de ses Buds 3 et Buds 3 Pro, Samsung met un terme à un design dont il était un fier représentant, celui des écouteurs intra-auriculaires au format « haricot ». À la place, les nouveaux écouteurs intra-auriculaires sont équipés d’une branche on ne peut plus classique. Samsung a beau l’avoir biseautée pour que ses bords ressemblent à ceux du Fold 6 et y avoir ajouté deux petits panneaux LED, rien n’y fait. Dès les premières fuites des Buds, les internautes et autres adeptes de la marque n’ont pu s’empêcher de remarquer un glissement stylistique vers Apple et ses AirPods Pro.
Le boîtier de la Galaxy Watch Ultra, la montre sportive haut de gamme de Samsung, est encore plus iconique. On y retrouve ce qui saute aux yeux : un nom et un bracelet orange quasiment identique à l’Apple Watch Ultra. Mais il y a aussi une transition de design qui mérite d’être commentée. Jusqu’à présent, Samsung a toujours opté pour des montres rondes, et la Galaxy Watch 7 est là pour nous le rappeler. Cependant, pour son Ultra et alors que rien ne semble le justifier (ni Garmin ni Suunto ne sont passés à un format carré sur ce type de montre), Samsung choisit volontairement un design rectangulaire très proche de son principal concurrent. Plus précisément, un cadran rond dans un boîtier carré. Là encore, la proximité de la Watch de Samsung avec celle d’Apple a été largement commentée.
D’ailleurs, si l’on devait apporter une petite nuance à ce constat, nous vous invitons à lire notre première prise en main de la Watch Ultra. Si les photos des différentes fuites nous avaient amené à partager le même constat sur la forte inspiration d’Apple, la réalité est un peu moins caricaturale. La Galaxy Watch de Samsung ressemble évidemment à sa concurrente chez Apple, tout comme les Buds s’inspirent des AirPods Pro, mais une fois en main et observé de près, chaque produit possède suffisamment d’éléments distinctifs susceptibles de lui donner sa propre personnalité.
La mise en place d’un écosystème fermé ?
Ce procès d' »Appleisation » s’étend-il au-delà de quelques décisions esthétiques ? Certains choix logiciels effectués lors des lancements des Galaxy S24, Flip 6 et Fold 6, ou de la Watch Ultra vont aussi dans ce sens. Alors qu’il consolide son écosystème, prolongé il y a quelques heures par un nouveau type de produit, la bague connectée, Samsung érige aussi quelques barrières. Elles ont pour conséquence de limiter les performances des nouveaux gadgets à ceux qui choisissent de rester dans l’écosystème Samsung. Bien sûr, il est tout à fait logique pour tout fabricant de promouvoir ses produits et d’inciter à les utiliser en priorité par rapport à ceux de ses concurrents, mais cela ne signifie pas nécessairement limiter leurs performances ou leur compatibilité.
Ainsi, le Galaxy Ring ne peut pas être utilisé avec iOS et les iPhones, une quasi-première pour Samsung sachant que la grande majorité de ses accessoires fonctionnaient jusqu’à présent avec les smartphones et tablettes Apple.
Mais la limitation ne concerne pas seulement la marque à la pomme croquée. Elle s’étend également à d’autres smartphones Android. C’est notamment le cas de certaines fonctionnalités estampillées IA. Lancée en janvier dernier en même temps que le S24, Galaxy AI, l’IA selon Samsung est intégrée à tous les nouveaux produits de la marque, mais elle limite aussi leurs performances à ceux qui ne feraient pas de Samsung leur choix par défaut. Exemple : la fonction de traduction automatique des Galaxy Buds 3 et Buds 3 Pro est limitée aux propriétaires de smartphones Samsung récents, compatibles Galaxy AI.
Faudra-t-il payer pour profiter de l’écosystème Samsung ?
Il existe également une certaine incertitude concernant les données de santé exploitables sur la Galaxy Watch 7 et la Galaxy Watch Ultra pour ceux qui ne choisissent pas l’application Samsung Health.
Ces choix sont tout sauf anodins à l’heure où les services liés à l’IA de Samsung ne sont pas assurés d’être gratuits. En effet, que ce soit lors de l’annonce de Galaxy AI en janvier ou lors du lancement de ses smartphones pliables aujourd’hui, Samsung a confirmé la disponibilité des fonctions d’IA sans contrepartie financière jusqu’en janvier 2025. Devra-t-on payer au-delà de cette date pour y avoir accès ?
🔴 Pour ne rien manquer de l’actualité de 01net, suivez-nous sur Google News et WhatsApp.