Salarié de l’Oise licencié après avoir envoyé un GIF d’Homer Simpson : que s’est-il passé ?
Loan Léton, 23 ans, a été licencié de son entreprise, près de Compiègne, pour faute grave.
Ses supérieurs lui reprochent d’avoir envoyé un GIF d’Homer Simpson.
Ses collègues se mobilisent pour contester son licenciement.
Sa plaisanterie lui a coûté son emploi. Employé dans un centre d’appels à La-Croix-Saint-Ouen, près de Compiègne, dans l’Oise, un jeune homme de 23 ans a été licencié du centre d’appels dans lequel il travaillait depuis un an. En cause : un GIF, c’est-à-dire une image animée, d’Homer Simpson, envoyé sur sa messagerie professionnelle.
Utilisation abusive de la messagerie professionnelle
L’affaire a débuté fin septembre lorsque la direction des ressources humaines de la société Concentrix a prévenu que les salaires seraient en retard de quelques jours. Le jeune permanent répond alors à ce message en envoyant un GIF du père de la famille Simpson. Sur l’image, on le voit caché derrière un buisson, avec seulement son nez qui dépasse. En légende, Loan ajoute : « Les RH sur les jours de paie ».
Mais cette plaisanterie n’a pas plu à ses supérieurs. Le 26 septembre, Loan Léton reçoit une lettre le convoquant à un « entretien préalable à une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement »comme le montre la lettre révélée sur Facebook (nouvelle fenêtre) par la section CGT de l’entreprise. Il y va, mais la décision (nouvelle fenêtre) est pris : il est licencié quelques jours plus tard « pour faute grave ». La direction lui reproche d’avoir abusé de la messagerie professionnelle.
Une phrase « injuste » que Loan Léton ne comprend pas, comme il l’a confié à parisien (nouvelle fenêtre) : «J’ai fait ça pour détendre l’ambiance. Je voulais juste calmer le jeu, alors qu’à la fin du mois, à cause de ce retard, j’ai dû faire un choix entre mettre du gaz ou remplir le frigo. «
Quelques mois plus tôt, le jeune homme, originaire d’un village non loin de son lieu de travail, avait critiqué, avec ses collègues, les mauvaises conditions de travail et une ambiance néfaste dans cette entreprise de 1.200 salariés. Belinda Hafir, déléguée CGT, en est convaincue : « Loan fait partie des salariés qui ont témoigné suite à la demande d’expertise sur les risques psychosociaux. Donc il vaut mieux se débarrasser d’une personne qui a témoigné, il n’y a pas de photo.»
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Ce litige sera tranché devant les prud’hommes car Loan, qui souhaite être réintégré, a décidé de contester son licenciement en justice. En attendant, ses collègues le soutiennent. Ils se sont déjà réunis sur leur lieu de travail il y a quelques jours.