Salaire minimum à 1 600 euros, ISF, retraite à 60 ans… Quelles sont les principales mesures du programme économique du NFP ?
Arrivé en tête au second tour des législatives mais sans majorité absolue, le Nouveau Front populaire espère faire adopter les mesures de son programme économique après avoir formé un gouvernement.
Le Nouveau Front populaire parviendra-t-il à faire adopter les mesures de son ambitieux programme économique ? Les différents leaders de l’alliance de gauche se permettent de l’espérer après le second tour des législatives qui a placé le NFP en tête du scrutin devant Ensemble et le Rassemblement national. BFM Business fait le point sur les principales propositions du volet économique du programme du bloc de gauche trois semaines et demie après sa présentation.
• Salaire minimum à 1 600 euros net
Il s’agit de l’une des mesures phares de l’alliance des principales forces de gauche : augmenter le salaire minimum de 14 %, de près de 1 400 euros net par mois actuellement à 1 600 euros net. C’est 100 euros de plus que ce que proposait le programme Nupes en 2022. Le programme prévoit également une augmentation de 10 % du point indiciaire des fonctionnaires.
• Gel de certains prix
L’alliance s’engage également, dans l’immédiat, à « geler par décret les prix des produits de première nécessité en alimentation, énergie et carburant » avant une « grande loi pour le pouvoir d’achat » et, notamment, l’indexation des salaires sur l’inflation.
Elle prévoit de réduire les factures d’énergie, moteur de l’inflation depuis 2021, en annulant la hausse des taxes gouvernementales qui a entraîné une augmentation de 10 % des factures d’électricité en février. Elle propose également d’annuler la récente hausse du prix du gaz le 1er juillet.
• Vers la retraite à 60 ans
Les forces de gauche promettent « une rupture totale avec la politique d’Emmanuel Macron », avec des mesures d’urgence dans les « 15 premiers jours » : à commencer par l’abrogation des réformes de l’assurance chômage et de l’emblématique réforme des retraites d’Emmanuel Macron. A plus long terme, elles réaffirment un « objectif commun du droit à la retraite à 60 ans », alors que la question de l’âge de départ à la retraite a divisé socialistes et insoumis lors des élections européennes.
D’ici quelques mois, l’alliance de gauche s’engage également à passer à la semaine de 32 heures « dans les métiers pénibles ou de nuit ».
• Un barème d’impôt sur le revenu à 14 tranches
Le Nouveau Front populaire affiche sa volonté de « supprimer les privilèges des milliardaires ». Il promet, comme l’a fait le Nupes, de « rétablir un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) », supprimé en 2018, « renforcé d’un volet climatique » – le tout via un projet de loi de finances rectificative du « 4 août ». Le NFP veut revoir le barème de l’impôt sur le revenu afin de le rendre plus progressif : cela se traduira concrètement par un retour au barème de 14 tranches contre 5 aujourd’hui.
• Taxation des plus riches
Le syndicat de gauche prévoit également de « rétablir l’exit tax », une mesure visant à lutter contre l’exil fiscal des contribuables. Son programme comprend également la « flat tax », un prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital. Enfin, le PFN propose de « taxer les plus riches » et de « généraliser la taxation des superprofits » au niveau européen. Il prévoit aussi de réformer l’impôt sur les successions en instaurant « un héritage maximum ».
Le programme propose de « taxer davantage les transactions financières » et de « soumettre à cotisations (pour les retraites) les dividendes, la participation aux bénéfices, l’épargne salariale, les rachats d’actions, les heures supplémentaires », en plus de « créer une surtaxe sur les hauts salaires ».
• Reconstruction industrielle dans des zones stratégiques
Le Nouveau Front populaire veut « lancer un plan de reconstruction industrielle pour mettre fin à la dépendance de la France et de l’Europe dans des domaines stratégiques » comme les supraconducteurs, les médicaments ou les voitures électriques.
Il souhaite établir un « diagnostic préalable des ressources naturelles avant l’implantation industrielle ».
• Refus du pacte de stabilité budgétaire
L’alliance de gauche entend « rejeter le pacte de stabilité budgétaire », qui impose un déficit public inférieur à 3% du PIB, une dette inférieure à 60%, ainsi que des trajectoires de retour à l’équilibre pour les Etats qui ont dépassé ces limites.
Elle veut également « mettre fin aux accords de libre-échange » (CETA, entre l’Union européenne et le Canada, et l’accord UE-Mercosur), réformer la politique agricole commune (PAC) et « instaurer un protectionnisme écologique et social aux frontières de l’Europe ».
• Conditionner l’aide aux entreprises
Le Nouveau Front populaire veut subordonner « les aides aux entreprises au respect de critères environnementaux, sociaux et anti-discrimination » et « réserver au moins un tiers des sièges dans les conseils d’administration » aux salariés, dont le « droit d’intervention » sera « élargi ».
« Encadrer la sous-traitance, garantir la responsabilité du maître d’ouvrage et mettre en place des quotas de sous-traitants issus du réseau des TPE, PME et artisanats locaux » fait également partie des propositions.
• Divergences sur le nucléaire
Dans une éventuelle coalition, la gauche ne serait pas unie sur le nucléaire, la France Insoumise et les écologistes y étant opposés tandis que les socialistes et les communistes y sont favorables. Le NFP pousserait cependant à encourager les énergies marines (éoliennes et hydroélectriques) et la filière solaire française.