saisie d’un navire délabré où les policiers se plaignaient d’être « entassés comme des rats »
2 600 agents des forces de l’ordre étaient hébergés sur le La magie de Mykonos pour assurer la sécurité du G7, qui se déroule de jeudi à samedi dans les Pouilles. Leurs syndicats ont dénoncé des conditions « inhumaines ».
LE La magie de Mykonos n’aura jamais aussi mal porté son nom. «Entassés comme des rats. Des cabines minuscules et exiguës, sans fenêtres et sans climatisation. De l’eau coule des plafonds. » : le 9 juin, le syndicat italien de la police financière n’a pas mâché ses mots pour décrire les conditions d’hébergement catastrophiques des quelque 2.600 policiers et militaires chargés de la sécurité du G7, qui s’est ouvert ce jeudi 13 juin à Borgo Egnazia dans les Pouilles (sud -Italie orientale), accueillis sur l’ancien bateau de croisière. En Italie, la polémique a été telle – photos à l’appui sur les réseaux sociaux – que le navire a été mis sous séquestre par l’équipe mobile de la police de Brindisi, sur décision du ministère de l’Intérieur, et les agents ont été relocalisés en toute hâte dans des hôtels de la région, a indiqué le public. » a annoncé le département de sécurité le 12 juin. Mais que s’est-il passé exactement ? Retour à une tragi-comédie… à l’italienne.
A l’approche du G7, le Viminal (siège du ministère italien de l’Intérieur) ayant annoncé le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières, des renforts de police ont dû être envoyés dans les Pouilles, région très touristique du sud-est de l’Italie. Italie, provoquant de réels problèmes logistiques. Après « de longues heures de voyage » – en train, un trajet Milan-Bari dure par exemple 7h30 – ces 2.600 agents des forces de l’ordre étaient « obligés de dormir dans des conditions précaires sur un bateau de croisière ou dans des camionnettes », En raison du manque de chambres disponibles à proximité du port de Brindisi, le Syndicat italien de la police financière s’est indigné.
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Les agents ont été forcés « dormir portes ouvertes à cause des pics de chaleur à cette époque de l’année », a encore souligné le syndicat, alors que les températures actuelles dans la région avoisinent les 30 degrés. Les médias italiens rapportent encore que les climatiseurs en panne faisaient tomber de la saleté ou de l’eau dans les cabines. Autre problème : la distribution quotidienne des repas à quelque 2.600 agents des forces de l’ordre, lente et désorganisée, les a obligés à faire la queue jusqu’à 23 heures pour manger un repas froid, rapporte le quotidien de centre-gauche. La République. Conditions d’accueil en « Contradiction évidente, si l’on considère le faste et le soin consacré au G7, entre les repas de haut niveau, les hébergements de rêve et les investissements structurels de la ville de Brindisi. Pendant ce temps, les policiers sont traités comme des soldats au front pendant la Grande Guerre. (sic)»» fulminait encore le syndicat.
« Meloni représente le gouvernement de sécurité ! Cependant, des milliers de responsables de l’application des lois arrivés à Brindisi pour assurer la sécurité ont été hébergés dans un navire sans cabines suffisantes, avec de l’eau débordant des toilettes et d’autres saletés diverses.déplore un journaliste italien, photos à l’appui, sur X.
Les dirigeants de sept des pays les plus riches du monde séjournent, de leur côté, dans le très luxueux complexe Borgo Egnazia, habituellement fréquenté par les stars, et où il faut compter 2 000 euros la nuit pour une chambre double.
Plusieurs autres syndicats se sont joints à la révolte, comme le syndicat de police COISP, venu inspecter les lieux : « nous avons été confrontés à une situation inacceptable, qui ne répond même pas aux normes minimales d’hygiène et de salubrité : les logements sont sales et endommagés, les toilettes sont pratiquement inutilisables, les douches sont vétustes, certaines cabines sont même inondées. Nous ne comprenons pas comment nous avons pu louer ce bateau pour six millions d’euros sans l’avoir inspecté au préalable..
Un bateau loué pour 6 millions d’euros à une entreprise libérienne
Cet ancien navire de Costa Croisières a été vendu, dans la période « post-Covid », à une société libérienne, qui fait partie de l’opérateur de ferry grec Seajets. Mis en service en 2004, et équipé de 13 ponts et de 1 354 cabines, le bateau peut accueillir au total 3 470 passagers, rapporte l’agence de presse italienne Ansa.
Cette année, le navire avait subi des travaux de manutention et de rénovation de certaines pièces, dans un chantier naval turc. En juillet, il était même prévu qu’il entre en service comme navire de croisière touristique, sous le nom Déesse de la nuit…
Crime de fraude aux fournitures publiques
Sous la pression des syndicats de policiers et la polémique médiatique, le ministère de l’Intérieur a finalement réagi. La saisie du bateau a été annoncée mercredi 12 juin par le procureur de Brindisi, en raison des conditions « conditions d’hygiène et de salubrité critiques et déficiences graves dans les conditions d’hébergement, pouvant aller jusqu’au délit de fraude dans l’approvisionnement public ».
Le ministère de l’Intérieur a annoncé plus tard que la plupart des policiers avaient finalement été transférés dans des hôtels de la région. Un dernier groupe d’agents, qui attendaient toujours sur le paquebot, a finalement été transféré sur le ferry. Gnv Azurra. Un bateau qui avait déjà défrayé la chronique lors de la pandémie de Covid-19, puisqu’il avait alors accueilli… des migrants irréguliers arrivant en Italie.
Problème : pour le syndicat de police SIAP, ce navire serait « encore plus inadapté que l’autre bateau ». Viminal a toutefois indiqué que ce choix avait été fait après un avis « positif » rendu par les syndicats.