Il n’a pas fallu longtemps aux policiers pour retrouver la trace de cette Audi A3. Le pare-brise criblé de balles, l’avant gauche écrasé, ses occupants l’ont abandonné à la sortie immédiate du périphérique, porte d’Asnières, à Paris. Ce samedi matin, les policiers se sont succédé autour du véhicule pour prendre des photos, prendre des mesures, bref l’analyser sous tous les angles, dans le but de retracer ce qui s’est précisément passé quelques heures plus tôt.
Car le début de cette histoire a commencé à quelques kilomètres de là, à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. Alors que le jour ne s’est pas encore levé, une opération de surveillance est menée par des policiers sur un point de deal. Après avoir sans doute observé les allées et venues autour de ce « four », la police a décidé de procéder à une interpellation pour trafic de drogue, un peu avant 6 heures du matin. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu, explique la préfecture de police : « Un groupe d’individus a alors tenté de expulser la personne arrêtée, en s’en prenant aux policiers qui ont réussi à mettre les protagonistes en fuite. »
Alors que le « groupe d’individus » est parti sur une tangente, une voiture arrive sur les lieux, la fameuse Audi A3. Selon la préfecture de police, la voiture s’est ensuite dirigée délibérément vers les fonctionnaires « dans des circonstances menaçant directement leur intégrité physique », assure-t-elle.
Le véhicule a continué sa route malgré les coups de feu.
C’est alors qu’un des policiers dégaine son arme de service. Il tire à plusieurs reprises en direction de la voiture « pour (l’arrêter). Les balles transpercent le pare-brise à plusieurs endroits, mais le conducteur ne s’arrête pas. Il a pris la fuite, se dirigeant vers la porte d’Asnières où il a fini par abandonner le véhicule. Côté police, aucun blessé n’a été signalé, en ce qui concerne le(s) occupant(s) de l’Audi, il est difficile à ce stade d’être définitif en la matière. La voiture a été retrouvée vide.
Si une enquête devra déterminer ce qui s’est passé précisément, selon le parquet de Bobigny, les premiers éléments de l’enquête laissent penser que l’usage de l’arme à feu était « légitime ». Le préfet de police Laurent Nuñez a, pour sa part, déclaré apporter « tout son soutien aux personnels pris à partie et salue leur sang-froid. »