Sage dévoré par De Zerbi, la leçon de « Olympico »
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Sage dévoré par De Zerbi, la leçon de « Olympico »

Sage dévoré par De Zerbi, la leçon de « Olympico »


DÉCRYPTAGE – En décrochant une victoire historique en infériorité numérique sur la pelouse de l’OL, Roberto De Zerbi a fait briller l’OM par sa capacité d’adaptation tactique. Contrairement à son homologue Pierre Sage, tombé à la renverse dans le piège phocéen.

« C’est incroyable, cruel. » Quelques minutes après la débâcle de l’Olympique lyonnais, renversé dimanche par l’Olympique de Marseille à onze contre dix (2-3), Pierre Sage s’est montré abasourdi en conférence de presse. Il faut dire que le coup est immense pour les Gones, désormais déclassés au classement de Ligue 1 après seulement cinq journées (14e, à 9 points du trio PSG-OM-Monaco). « On a laissé l’OM en vie, c’est un gros coup au moral car on aurait dû prendre les trois points et on les a donnés à l’adversaire », a concédé l’entraîneur lyonnais, sans toutefois parler de « honte » pour son club, contrairement à Rayan Cherki qui n’a pas hésité à mettre les pieds dans le plat.

Honte ou pas, l’OL a bel et bien échoué. Son entraîneur en particulier. Et ce qui compte, c’est le scénario incroyable de cet « Olympico » qui, pour beaucoup, ne méritera pas d’analyse technique ou tactique. Alors, qu’est-ce qui n’a pas marché du côté lyonnais ? L’efficacité devant le but avant tout, note Sage « sept occasions nettes pour seulement deux buts. » Une fois n’est pas coutume, Lacazette a manqué un penalty, son remplaçant Mikautadze l’a gâché à son entrée en jeu tandis que Rulli, le gardien de l’OM, ​​a eu du mal à tout repousser. Convertir ses occasions, l’ABC du football…

VOIR AUSSI – Tous les buts de l’incroyable victoire de l’OM sur la pelouse de Lyon le 22 septembre (2-3)

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Sage et OL punis

Autre point, sans doute le plus important, l’OL s’est sabordé 90 minutes en supériorité numérique, ne profitant pas du cadeau offert par Balerdi, expulsé pour deux cartons jaunes consécutifs dès la 5e minute. Pourtant, tout semblait aller dans le sens des Rhodaniens lorsque la tête de Caleta-Car confirmait leur domination peu avant l’heure de jeu (53e). Puis fracas. Sur le terrain et sur le banc, le fragile édifice s’effondrait.

Au lieu de pousser l’OM dans le précipice, l’OL s’est donné le bâton pour le battre. La faute en revient notamment au coaching de Sage, conservateur pour ne pas dire timoré. De poste en poste (Lacazette pour Mikautadze, Caqueret pour Veretout 67e) – avant un « hourra » offensif dans le dernier quart d’heure à 1-1 (entrées de Fofana, Nuamah, Cherki) – sans pour autant modifier son système de jeu en 5-3-2 qui, en plus, laissait des boulevards en défense sur les (rares) incursions adverses. Ironie du sort, les Marseillais ont égalisé dans la foulée de ces premiers choix grâce à… Lirola, anciennement mis à l’écart l’été qui est revenu en grâce le temps d’un soir. Là réside le point clé de ce choc olympique. Face à Sage, Roberto De Zerbi avait tout bon.

Les « lofters » sublimés par De Zerbi

Sans jamais céder à la panique, le coach italien a semblé, il est vrai, naviguer à l’aveugle en première période. Entré tôt pour combler les lacunes, Rongier s’est retrouvé latéral droit puis milieu relayeur, Kondogbia en défense centrale et le joker Lirola a été envoyé au feu à la place d’un Wahi inutile devant. Mais les faits ont fini par donner raison au coach olympien. « On y croyait avant le match, on y croyait en première mi-temps, en deuxième, et même à 2-2 quand ils sont revenus. Je pense qu’on méritait de gagner. On a souffert mais dès qu’on a franchi la ligne médiane, on a été dangereux », a-t-il ajouté. il a analysé à juste titre, remerciant au passage le « la magie du football ».

Celle qui promeut aujourd’hui un autre ancien lofteur de la Commanderie, Ulisses Garcia, et Jonathan Rowe, jeune recrue anglaise, en héros marseillais d’un match lunaire qui ne ressemblera à aucun autre. Si l’OM a pu décrocher ce succès historique – c’est la première fois qu’une équipe de Ligue 1 remporte un match après un carton rouge subi durant les cinq premières minutes (source Opta depuis 1992) –, il le doit à son succès du soir, certes, mais surtout à sa force de caractère et à son envie d’aller de l’avant même à dix contre onze. Au Groupama Stadium, terrain habituellement hostile, une équipe est sans doute née côté marseillais, malgré l’arbitrage jugé défavorable par le coordinateur sportif Mehdi Benatia. Les trois buts inscrits par ses remplaçants, statistique inédite pour le club, sont là pour en attester. Cette soirée risque de peser lourd sur la saison des deux Olympiques. D’abord pour l’OM version De Zerbi, dont l’euphorie se répand désormais dans toute la cité phocéenne. Mais aussi pour l’OL de Sage, plongé une nouvelle fois dans la crise.

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