sa candidature à la « prochaine » élection présidentielle, un coup dur pour Emmanuel Macron
Alors que la France n’a plus de Premier ministre, Édouard Philippe a annoncé mardi soir au Point sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Un coup dur pour Emmanuel Macron
C’est ce qu’on appelle avoir le sens du timing. Mardi 3 septembre 2024, alors que les Français se languissent de connaître leur prochain Premier ministre, laissés dans un flou assumé par le président de la République depuis le résultat des législatives anticipées survenues deux mois plus tôt, l’ancien locataire de Matignon est sorti du bois. Dans les colonnes de IndiquerÉdouard Philippe a annoncé sobrement : « Je serai candidat à la prochaine élection présidentielle. » Une déclaration plutôt malvenue ?
Tout est une question de perspective. Édouard Philippe a officiellement révélé il y a un an et demi qu’il se « préparait » à cette future échéance. Ce n’est donc pas l’annonce qui était, semble-t-il, importante, mais le moment choisi pour la faire… Et quoi de mieux pour celui qui assure à nos confrères de la Indiquer travailler à des « changements majeurs et systémiques » plutôt que de formaliser son ambition alors que règne un chaos parfait dans la politique française et que tous les regards sont tournés vers son ancien poste de Premier ministre ?
Philippe dans les starting-blocks en cas d’élection présidentielle… anticipée ?
En ces temps troublés où majorité et opposition peinent à se départager, chacune voulant placer son soldat à la tête du prochain gouvernement, Édouard Philippe fait fi de l’actualité. Prenant du recul, il se présente aux Français souvent dépassés par les interminables discussions politiques de cette rentrée comme une voix claire et posée, capable de rétablir l’ordre qu’ils désirent tant en 2027, tout en annonçant explicitement ses ambitions pour l’Élysée. « Je me prépare à proposer des choses aux Français. Ce que je vais proposer sera massif. Les Français décideront », déclare Édouard Philippe dans son interview.
C’était aussi l’occasion rêvée pour celui qui est actuellement l’une des personnalités politiques préférées des Français de surprendre Laurent Wauquiez et, plus généralement, son ancienne famille républicaine. Occupés à décider de leur position sur le prochain gouvernement – seront-ils du côté des partisans ou de l’opposition ? -, ces derniers semblent avoir la priorité. A moins qu’Édouard Philippe ne se prépare, après les législatives précipitées du début de l’été, à une autre surprise dont seul Emmanuel Macron a le secret, comme sa… démission ? Indiquer : »Êtes-vous prêts ? Y compris en cas d’élection présidentielle anticipée ? » Édouard Philippe n’hésite pas et répond même sans détour : « Je vous le confirme. »
Une manière pour Edouard Philippe, dans la nouvelle donne politique qui s’ajuste, d’envoyer un message clair : il proposera une offre politique claire, qu’il portera quoi qu’il arrive. C’est en réalité un coup dur pour Emmanuel Macron. Pourquoi ? Parce que son ancien Premier ministre, qui ne l’a pas prévenu de cet entretien, formalise l’idée qu’une démission du chef de l’Etat est tout à fait possible, compte tenu de la crise politique. Edouard Philippe met en place la petite musique qui n’était jusqu’ici jouée que par l’opposition : si aucun gouvernement ne parvient à se maintenir, si les partis politiques ou les députés ne trouvent pas d’accord, l’une des solutions peut revenir au président de la République, en présentant sa démission.
GrP1