Les Rwandais se préparent à se rendre aux urnes le 15 juillet pour les élections présidentielle et législatives, où le chef de l’Etat depuis 24 ans, Paul Kagame, est candidat à sa réélection pour un quatrième mandat. Parmi les attentes de la population lors du prochain mandat, la lutte contre le chômage, notamment chez les plus jeunes.
De notre correspondant à Kigali,
Dans le quartier d’affaires de Kiyovu, Kevin Shema Habimana est assis sur un banc, profitant du Wi-Fi gratuit installé dans la rue piétonne pour consulter les sites de recherche d’emploi sur son téléphone. Il déplore : « Vous voyez, la première opportunité : Le niveau d’entrée est de trois à cinq ans d’expérience. Nous commençons et ils ne nous donnent pas notre chance parce que nous n’avons pas cette expérience. ! J’ai postulé auprès de près de 30 entreprises et je n’ai même pas reçu de réponse une seule fois. »
À 25 ans, diplômé en génie civil de l’école polytechnique de Kigali en 2021, le jeune homme ne pensait pas, trois ans après la fin de ses études, qu’il serait encore en quête d’un emploi. Pour joindre les deux bouts, il n’a pas eu d’autre choix que d’accepter des missions ponctuelles dans le secteur informel : « La vie est chère à Kigali, on ne peut pas survivre sans travail, alors il m’arrive de servir lors d’un mariage ou d’une cérémonie. Parfois, nous allons sur des chantiers pour voir si nous pouvons travailler comme ouvriers. C’est difficile ! »
A Kiyovu, de nouveaux bâtiments sortent régulièrement de terre pour abriter les sièges sociaux des plus grandes entreprises implantées RwandaUn espoir d’emploi pour les jeunes diplômés, dont le nombre a doublé en une décennie dans le pays. Mais après deux ans de chômage, Yves Ndagijimana, ancien étudiant en gestion foncière, n’y croit plus : « Maintenant, je postule à n’importe quel travail, je ne tiens pas compte de mon diplôme… Je postule dans les magasins, et tu survis tout seul, pour gagner un peu d’argent.
Selon la Banque mondiale, le taux de chômage des jeunes était de 18% en 2023. Chômage subi par le diplômé qui réclame davantage d’aide de la part des autorités pour créer sa propre entreprise : » Dans d’autres pays, il existe des institutions qui aident les jeunes à gagner de l’argent et à créer des entreprises. J’aimerais créer une entreprise en ligne, mais je n’ai pas l’argent pour le faire. J’espère que d’ici l’année prochaine, je pourrai le faire. »
En attendant, impossible pour Yves de trouver un logement sans l’aide de ses proches. Une situation rendue d’autant plus difficile par l’inflation, qui a atteint près de 20% l’an dernier au niveau national.
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