Un homme a profané un buste de Staline ce samedi près de Moscou.
Recherché par les forces de l’ordre, l’individu serait en fuite selon les médias russes.
En Russie, la présentation du dictateur soviétique, responsable de répressions gigantesques ayant causé des millions de morts, est ambivalente.
Il est activement recherché par la police. Un inconnu a décapité, à l’aide d’une masse, un buste du dictateur soviétique Joseph Staline installé dans un parc à une quarantaine de kilomètres de Moscou, ont annoncé dimanche 21 juillet des médias russes et des sources policières.
Un buste de Lénine également dégradé
« Samedi, dans un parc de Zvenigorod, un homme dans un état anormal a coupé la tête d’un buste de Staline à coups de masse »Une source policière anonyme a déclaré à l’agence de presse Ria Novosti que le suspect était en fuite et recherché par les forces de l’ordre. Le service de presse de la police de la région de Moscou a ensuite affirmé que le suspect était en fuite et recherché par les forces de l’ordre.
Une chaîne Telegram diffusant l’actualité locale a publié une vidéo montrant le présumé coupable s’approchant d’un monument avec un objet contondant et le frappant violemment. Le média Ostorozhno Novosti a publié une photo d’un buste de Staline avec sa tête posée à côté de ses épaules. Selon une autre photo, le suspect a également brisé un buste de Lénine, lui arrachant le menton, dans le même parc. Selon Ostorozhno Novosti, le monument à Staline a été installé par un groupe d’activistes à l’été 2023 sans le consentement des autorités locales, qui ne l’ont pas retiré, malgré les protestations des habitants contre sa présence.
Une figure ambivalente en Russie
En Russie, la présentation du dictateur soviétique, responsable de répressions gigantesques ayant causé des millions de morts, est ambivalente. Si le président russe Vladimir Poutine condamne occasionnellement les dérives du stalinisme, la ligne politique suivie aujourd’hui par le Kremlin consiste généralement à les omettre. Dans le même temps, le gouvernement glorifie bruyamment la puissance géopolitique et militaire de l’URSS dans un récit visant à galvaniser la population, notamment depuis l’invasion de l’Ukraine.
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Les victimes de la répression politique sont réduites au strict minimum dans les manuels d’histoire, où Staline est avant tout présenté comme le héros qui a permis à l’Union soviétique de vaincre Hitler. Ceux qui dénoncent cette approche tombent dans le collimateur des autorités. Memorial, la grande ONG qui recense à la fois la répression soviétique et celle du régime actuel, a été interdite fin 2021.