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Rugbymans français accusés de viol aggravé en Argentine : Placés en résidence surveillée, Jegou et Auradou ont quitté le centre de détention de Mendoza

Rugbymans français accusés de viol aggravé en Argentine : Placés en résidence surveillée, Jegou et Auradou ont quitté le centre de détention de Mendoza

Hugo Auradou et Oscar Jegou, les deux jeunes rugbymen français inculpés de viol en Argentine, ont quitté mercredi le centre de détention provisoire de Mendoza, où ils étaient détenus depuis le 11 juillet, après avoir été assignés à résidence, a constaté l’AFP.

« Vu le niveau de preuve et l’absence de risque procédural, il est possible d’accorder une assignation à résidence avec caution personnelle pour chacun d’eux », avait indiqué le parquet de Mendoza (nord-ouest) dans un communiqué publié un peu plus tôt, précisant qu’ils seraient tous deux équipés de bracelets électroniques.

Les deux joueurs ont été vus par l’AFP quittant le centre de détention provisoire attenant au tribunal à bord d’un véhicule. « C’est une avancée très importante pour les deux rugbymen et aussi pour le rugby français », a déclaré à la presse leur principal avocat, Rafael Cuneo Libarona, se disant « très heureux » de la décision du procureur.

Pour appuyer la demande de placement en résidence surveillée, il avait fait valoir que des garanties avaient été apportées et qu’il n’y avait aucun risque d’évasion. Dans un entretien accordé à l’AFP lundi, Me Cuneo Libarona avait exprimé sa volonté d’obtenir ce placement « le plus rapidement possible afin de préserver l’intégrité physique et morale des deux joueurs ».

L’avocate des plaignants, Natacha Romano, a déclaré à l’AFP que la décision était prévisible. « Tant qu’ils restent dans notre pays, à Mendoza, cela ne nous importe pas où ils sont détenus », a-t-elle déclaré.

De son côté, le président de la Fédération française de rugby (FFR), Florian Grill, a indiqué mardi que la FFR avait « trouvé une maison potentiellement à louer à Mendoza ». « Pour faire face à l’urgence, c’est nous qui avons avancé les fonds pour toutes les dépenses qui devaient être engagées. Mais les dépenses sont à la charge des familles, pas de la Fédération française de rugby », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse au Centre national du rugby de Marcoussis, au sud de Paris.

« En fonction de la tournure que prendront les événements », a-t-il poursuivi, « il est tout à fait évident que les clubs professionnels et les joueurs, qui ont également fait preuve de solidarité, voudront contribuer (financièrement), de sorte que le coût pour les familles ne soit pas considérable ».

Hugo Auradou, 20 ans, sous contrat avec Pau, et Oscar Jegou, 21 ans, joueur de La Rochelle, risquent entre huit et 20 ans de prison. Selon Florian Grill, si l’affaire aboutit à un procès, celui-ci devrait avoir lieu d’ici « neuf à quatorze mois ».

Des histoires différentes

Les deux jeunes joueurs sont accusés d’avoir violé une femme dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre de l’hôtel Diplomatic de Mendoza, à mille kilomètres à l’ouest de la capitale argentine, où le XV de France venait de disputer un match test contre l’Argentine, et les deux attaquants avaient obtenu leur première sélection avec la France.

Arrêtés le 8 juillet à Buenos Aires, où était revenue la délégation française, ils ont été transférés à Mendoza le 11 juillet et inculpés le lendemain de viol aggravé, car commis en groupe. Les deux joueurs reconnaissent avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante, âgée de 39 ans, mais affirment qu’elles étaient consenties et nient toute forme de violence.

Natacha Romano a dénoncé des violences « atroces » dans la presse. Libarona a de son côté assuré lundi que « des éléments très, très importants sont apparus ». Mardi, l’enquête du parquet s’est poursuivie avec le début des auditions de témoins. Parmi eux, le chauffeur de taxi qui a reconduit la victime présumée chez elle après la nuit passée à l’hôtel. « (Elle a pris le taxi) le matin, vers 8h30 je l’ai vue calme, rien d’étrange », a-t-il déclaré à plusieurs médias dont l’AFP. Il a requis l’anonymat et refusé d’être filmé ou photographié.

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