Ruffin et LFI en conflit
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Ruffin et LFI en conflit

Ruffin et LFI en conflit

Le flambeau brûle entre François Ruffin et son ancien mentor Jean-Luc Mélenchon, le premier accusant le second d’avoir « partie abandonnée de la France » et poussé vers une campagne communautaire. « choquant »rétorquent les cadres frondeurs, alimentant une polémique qui pourrait devenir un point de tension pour le Nouveau Front Populaire.

Le député picard – qui a rompu avec LFI pendant la campagne législative, et siège désormais à l’Assemblée nationale dans les rangs des écologistes – a relancé l’offensive contre ses anciens camarades cette semaine, à l’occasion de la sortie de son livre « Itinéraire. Ma France dans son intégralité, pas à moitié ».

Dans plusieurs interviews, il a déploré que la France Insoumise  » abandonné «  une partie du pays, celle qui est acquise par le Rassemblement National.

C’est ce qu’a récemment confirmé Jean-Luc Mélenchon à des militants lors d’une manifestation, en affirmant qu’il fallait faire campagne auprès des jeunes et des quartiers populaires, et que « Laissez tout le reste derrière vous, c’est une perte de temps ».

Une polarisation qui, selon François Ruffin, l’a conduit à faire campagne « par face »lors des élections législatives de 2022, en mettant en avant la figure de Jean-Luc Mélenchon lorsqu’il s’adressait à un électeur « noir ou arabe »mais en le cachant « dès que nous avons croisé une personne blanche »La tribune de LFI agit alors comme un moyen de dissuasion. Il affirme que d’autres rebelles ont fait de même.

« J’ai eu honte quand j’ai fait ça »M. Ruffin a souligné.

Le député de la Somme raconte également dans son livre que le leader insoumis, lorsqu’il parlait des électeurs du Pas-de-Calais, où il s’était présenté aux législatives de 2012, était « au bord du dégoût », affirmant qu’« on ne comprenait rien à ce qu’ils disaient… » et que« Ils transpiraient l’alcool depuis le matin… ».

Avec cette inculpation, l’ancien journaliste est devenu l’ennemi public numéro un de ses anciens camarades. « l’archétype du politicien »ainsi a fustigé le député LFI Paul Vannier. « Le fantôme de (Jacques) Doriot »Collaborateur français, selon la conseillère régionale Julie Garnier.

Jeudi, la réponse la plus cinglante est venue du coordinateur des Insoumis, Manuel Bompard, proche du leader Jean-Luc Mélenchon. « blessant, injuste et dangereux » du député de Picardie sont « une honte totale et pas la moitié »il a écrit.

Sur le fond, M. Bompard réfute la plupart des critiques formulées à l’encontre de son mouvement. « Le tract qui est donné selon la couleur de peau, (…) personne ne l’a fait à part lui » François Ruffin, lui, soutient.

« Parler à la France »

Selon lui, il est également faux de prétendre que « les éboueurs d’Abbeville, l’infirmière de la clinique d’à côté » Ou « Les ouvriers de Goodyear » serait le « oublié » du programme LFI, puisque ces électeurs résident  » essentiellement «  dans les quartiers populaires, là où précisément le mouvement est visé.

Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin sont tous deux attendus samedi à la Fête de l’Humanité, à Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne, dans deux épreuves distinctes.

Cette polémique pourrait raviver les tensions au sein du Nouveau Front Populaire autour de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, de nombreux dirigeants communistes, socialistes et écologistes ayant souvent souligné l’effet répulsif de « excès » de la tribune.

Après sa campagne dans une circonscription partagée entre quartiers populaires et zones plus rurales, une députée écologiste a déclaré à l’AFP que M. Mélenchon était « Parfois le problème et parfois la solution ». « Dans certains quartiers, oui, Mélenchon nous aide, et dans certaines zones plus rurales, il ne faut surtout pas en parler. »elle a dit.

« Arrêtez le feu »s’est écrié le leader des communistes Fabien Roussel, à la Fête de l’Humanité.

« Il faut parler à la France et il faut arrêter de couper la France en morceaux »a insisté l’ancien député du Nord, qui a perdu sa circonscription très rurale. « Dans ma circonscription, on me dit : ‘on n’a pas voté pour toi parce que tu t’es allié à Jean-Luc Mélenchon’ » au sein du PFN, a-t-il expliqué.

« Ce que dit Jean-Luc Mélenchon (sur la stratégie électorale à mettre en œuvre, ndlr), je l’ai déjà commenté il y a longtemps. François le dit maintenant, tant mieux. »mais « Si la gauche veut gouverner, nous devons travailler ensemble, nous écouter et réfléchir ensemble »surtout sur « Comment parlons-nous aux travailleurs » et à ceux qui ont voté RN.

« Demain, si nous sommes au gouvernement, il n’y aura plus de ministre des villes et de ministre des tours »a-t-il souligné en reprenant une expression de François Ruffin.

New Grb1

Quitter la version mobile