Ruffin, Corbière, Autain… les ex-insoumis LFI rejoignent le groupe écologiste à l’Assemblée
Clémentine Autain, Danielle Simonnet, Alexis Corbière, Hendrik Davi et François Ruffin, qui ont rompu les rangs avec Jean-Luc Mélenchon, siégeront sur les bancs verts de l’hémicycle.
Les frondeurs de La France insoumise ont trouvé une piste d’atterrissage. Clémentine Autain, Danielle Simonnet, Alexis Corbière, Hendrik Davi et François Ruffin, qui ont rompu les rangs avec Jean-Luc Mélenchon, siégeront au sein du groupe parlementaire des écologistes, qui comptait déjà 6 députés du microparti Génération.s, proche de LFI. De quoi gonfler les rangs, qui comptaient 33 députés au total après les législatives anticipées, soit deux fois moins que les socialistes et encore moins que les Insoumis. L’opinionles députés du Parti Vert ont voté à l’unanimité lundi matin pour l’arrivée des cinq transfuges.
Le nom du futur groupe élargi des écologistes va changer pour tenir compte de cette nouvelle composante. Quant à sa présidence, qui était assurée entre 2022 et 2024 par la députée écologiste de l’Isère Cyrielle Châtelain, elle ne devrait pas changer, sauf si cette dernière parvient à devenir présidente de l’Assemblée nationale lors du vote qui se tiendra jeudi. Un premier vote de ce nouveau groupe aura lieu mardi pour trancher la question de la présidence du groupe.
Inquiétude chez les Verts
Les Insoumis avaient manœuvré la semaine dernière pour réunir dans un seul groupe non seulement les écologistes, mais aussi les communistes et plusieurs députés d’outre-mer, qui formaient jusqu’alors un groupe commun, baptisé la « gauche démocratique et républicaine » (GDR). Mais le groupe GDR – des communistes et d’outre-mer – est resté, et devrait compter quelque 17 élus. Trois députés réunionnais, tentés de rejoindre le groupe LFI, ont décidé de rester avec les neuf députés communistes ; à condition toutefois que les Insoumis ne les rejoignent pas.
Le grand rassemblement du reste de la gauche, hors PS et LFI, au Palais-Bourbon, impulsé par les cinq renégats mélenchonistes, a donc échoué. « Nous avions un objectif commun, celui de créer un groupe plus large avec les députés communistes et ultramarins. Ce projet n’a pas pu voir le jour et nous remercions les députés écologistes et Génération.s de nous avoir accueillis chaleureusement. »a assuré la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain. Les rangs de gauche de l’hémicycle compteront donc quatre groupes.
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L’arrivée parmi les députés Verts de ces poids lourds de la politique, notamment les candidats à la présidentielle Clémentine Autain et François Ruffin, suscite l’inquiétude chez certains Verts. « Ce n’est plus le groupe des écologistes, c’est le groupe de François Ruffin »s’étrangle un écologiste. Sandrine Rousseau, députée très identifiée, ne verrait pas ce transfert d’un très bon œil. « Pour elle, cela crée de la compétition. »estime un ancien proche de Yannick Jadot. Pour les Verts les plus modérés, ce rapprochement symbolise surtout la conversion idéologique de la direction du mouvement au logiciel mélenchoniste. « Nous accréditons l’idée qu’eux et nous sommes un peu semblables, tout en faisant un pied de nez aux socialistes. »regrette un élu vert.