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Rouler à tout prix, le combat de Lisa Cez

« Concourir à Versailles, l’un des fleurons de notre patrimoine, reste un immense honneur ! » Gemmologue à la ville et cavalière sur les manèges, Lisa Cez trouve aisément le mot juste pour faire le lien entre ses deux univers. A 28 ans, la para-dresseuse découvre ses premiers Jeux paralympiques, mercredi 4 septembre, dans la catégorie Grade V (limitation d’un ou deux membres), dans les jardins de la résidence principale des rois de France.

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« En voyant mon frère essayer dans la compétition complèteJ’ai dit à ma mère : « Je veux faire ça ! » Inscrite dans un club à l’âge de 5 ans, elle n’a jamais arrêté depuis. Pourtant, un événement aurait pu l’éloigner de la discipline. En 2007, à l’âge de 10 ans, Lisa Cez est percutée de plein fouet par un autre cheval que le sien. Coincée entre la barrière et sa propre monture, elle fragilise son bassin, empêchant une utilisation optimale de ses jambes. « J’ai développé beaucoup d’arthrose, à un âge où l’on est encore en pleine croissance. »

Cela ne suffit cependant pas à démotiver la jeune femme qui est alors un jeune espoir de l’équitation française. « Au moment de l’accident, j’ai dit à ma mère : ‘Je ne peux pas me lever, je ne peux pas marcher, mais ne t’inquiète pas, je sens mes pieds et je vais remonter sur le cheval’ »Elle se souvient avec une assurance saisissante. Les médecins de l’époque étaient formels, annonçant à la jeune cavalière qu’elle ne pourrait plus concourir. Pourtant, un an seulement après son accident, elle participera à ses premiers championnats d’Europe juniors en Pologne, avec des cavaliers valides. Elle attendra ensuite dix ans pour entamer les démarches pour faire reconnaître son handicap et participer à des épreuves de para-dressage.

Un lien unique avec le cheval

A Versailles, c’est avec Stallone de Hus, le cheval qu’elle a recueilli à l’âge de 3 ans, qu’elle s’avance sur la ligne de départ. « Avec lui, c’est une relation de confiance. Je pèse 55 kg quand il en pèse 550, donc je ne suis pas de taille », elle rit. « Les chevaux sont de véritables éponges émotionnelles » jure le cavalier. « Si tu ne vas pas bien, il ne le sera pas non plus. Il a ses humeurs aussi, et c’est à moi de m’adapter. Mais au final, je le connais par cœur et on arrive toujours à trouver un terrain d’entente. C’est ça qui est merveilleux dans cette relation avec Stallone, on a grandi et tout construit ensemble. »

Sur le plan sportif, Lisa Cez n’a rien perdu de son ambition. « Mon objectif principal, dans toutes les compétitions, qu’elles soient locales, nationales ou internationales, c’est d’être à 100% le jour J, à mon niveau de travail, elle explique. Comment les juges vont-ils l’évaluer ? Je ne peux pas le dire à l’avance, mais un podium est possible. » Au-delà de cela, la sportive a un souhait : « Je veux que nous soyons beaux devant le public qui sera là pour nous soutenir. » LE « nous » il embrasse évidemment son cheval, son partenaire de toujours. « Stallone sait ce qui se passe quand vous êtes dans une compétition et qu’il y a des gens, Est-ce qu’elle s’amuseDevant les photographes, il pose.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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