Divertissement

« Rough Diamond », portrait de la jeune fille aspirant à la gloire

Liane (Malou Khebizi) dans « Diamant brut », d'Agathe Riedinger.

SÉLECTION OFFICIELLE – EN COMPÉTITION

C’est un premier long métrage, le seul en lice pour la Palme d’Or, qui a lancé mercredi 15 mai la compétition officielle des 77.e édition du Festival de Cannes : Diamant brut, par Agathe Riedinger, 39 ans, diplômée des Arts Décoratifs de Paris, photographe, auteur de deux courts métrages : Veille (2019), à propos de deux femmes en quête de perfection physique, et j’attends Jupiter (2017) qui mettait en scène une jeune fille (Sarah-Megan Allouch) rêvant de notoriété, courant pour y parvenir, castings de télé-réalité.

Lire le portrait : Article réservé à nos abonnés A Cannes, le rêve éveillé d’Agathe Riedinger

L’enfant s’appelait Liane. Comme l’héroïne de Diamant brut19 ans, pétillante de la tête aux pieds, lèvres et poitrine gonflées par la chirurgie esthétique, grande bouche et caractère prêt à en découdre avec le premier qui viendra à elle « va te casser les couilles ». Autrement dit, un adolescent, comme bien d’autres dans le coin ou ailleurs. A savoir ici, les quartiers populaires de Fréjus (Var) où les garçons font crier leur motocross et les filles soignent leur apparence à l’image de leurs modèles, qui, sur les réseaux sociaux, cumulent des millions de vues et fidélisent autant de followers.

Le portrait dessiné dans j’attends Jupiter s’épanouit ici en grand, révélant une à une les facettes qui le composent. Liane (Malou Khebizi) est dans chaque plan, la caméra rivée à sa hauteur, qui enregistre au passage une réalité sociale brute. Milieu modeste, père absent, mère indisponible et peu encline à l’affection, enfants livrés à eux-mêmes, désireux de se débrouiller et mal armés pour prétendre à un avenir meilleur.

Torture de l’attente

A l’exception des filles, qui, faute de mieux, investissent leur physique, seule petite entreprise à leur portée, qu’elles s’efforcent de rendre la plus sexy possible, en suivant les conseils prodigués par les candidates de télé-réalité, en grande partie nues. , flashy pour ne plus être invisible, et donc célèbre et riche. L’équation est simple.

C’est pourquoi, lorsqu’un directeur de casting a appelé Liane pour lui dire que son clip avait attiré l’attention des équipes de production d’un de ces formats télévisuels, « Miracle Island » qui devait être tourné aux Etats-Unis à Miami, la jeune la jeune fille voit immédiatement son horizon s’éclairer. Elle ignore encore la torture de l’attente.

Torture à laquelle, pour combattre les doutes et l’angoisse, elle soumettra son corps, lui infligeant la douleur d’un tatouage qu’elle crée elle-même. N’hésitant pas non plus à consulter un chirurgien esthétique pour remodeler ses fesses. Si on ne se souvient pas d’elle, c’est qu’elle ne coche pas toutes les cases.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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