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Rouen. Cette machine va révolutionner la recherche sur des maladies comme Alzheimer

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En mars 2024, l’Université de Rouen a acquis Rollonune machine de pointe qui peut révolutionner le diagnostic et la prévention de maladies telles que Maladie d’Alzheimer.

Rollon, un séquenceur nouvelle génération

Au premier coup d’oeil, Rollon, « un nom choisi par les équipes, en hommage au premier Duc de Normandie », son vrai nom Pacbio Revion’est pas très impressionnant : une grande armoire noire d’environ 1,70m, surmontée d’un éclairage LED.

Pourtant, en y regardant de plus près, et en écoutant attentivement les explications de Gaël Nicolas, médecin et professeur à l’unité de génomique des cancers et des maladies cérébrales à Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) il est facile de voir comment cette machine imposante n’est pas un écran plat.

Ce séquenceur de nouvelle génération devrait constituer un atout précieux dans le diagnostic et la prévention de certaines maladies génétiques.

Un décryptage plus précis des génomes

Dans les laboratoires de recherche de l’Université de Rouen au sein de l’Inserm, Rollon est en effet devenu un collègue de travail très efficace. « Grâce à lui, nous pouvons désormais étudier en détail les 3 milliards de lettres d’un génome (ensemble des chromosomes et des gènes qui composent un individu) avec une grande fiabilité », nous explique Gaël Nicolas.

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Cette fiabilité permet donc de réduire la marge d’erreur dans les analyses, et donc de pouvoir préciser l’origine de certaines maladies« Là où auparavant il y avait de la matière noire, des éléments que nous ne pouvions pas lire précisément, nous pouvons désormais reconstituer presque parfaitement le puzzle génétique et comprendre davantage de choses », poursuit le chercheur.

Vous ne comprenez pas grand-chose ? Imaginez qu’à première vue, nous non plus ! Heureusement, face à notre perplexité, et sans doute la vôtre, Gaël Nicolas déborde d’enthousiasme. « Par exemple, sur la maladie d’Alzheimer, concernant une forme particulière très présente dans une population jeune, on peut envisager dans le futur de voir les différences qui existent dans le génome, afin de comprendre quels sont les facteurs génétiques qui expliquent l’apparition de la maladie.

Rollon comme outil de diagnostic et de prévention

Une fois l’anomalie génétique identifiée, l’utilisation finale de Rollon, « le seul séquenceur à être installé sur un campus hospitalo-universitaire et à vocation de recherche en santé humaine », est dévoilée : la prévention« Quand on a détecté le gène mutant à l’origine de la maladie, on peut envisager d’agir en prescrivant des traitements préventifs ou en proposant un suivi adapté, avant que la pathologie n’apparaisse », assure Gaël Nicolas.

Outre la maladie d’Alzheimer, qui touche environ 1 million de personnes en France, Rollon a également une carte à jouer dans la prévention de certaines maladies rares. comme l’autisme et les malformations, ainsi que les cancers« Dans tous les cas, il s’agit d’établir une carte génétique, afin de trouver l’erreur d’orthographe génétique », conclut le médecin.

Mais alors, ce nouveau séquenceur est-il une fin en soi ? Va-t-il, à lui seul, prévenir et contenir les pathologies évoquées ? Là encore, Gaël Nicolas a une réponse toute prête : « L’innovation technologique a toujours permis des avancées scientifiques, maintenant l’enjeu pour nous est de pouvoir interpréter le plus précisément possible les résultats que Rollon nous donne. »

Sans doute la preuve que peu importe leur efficacité, les robots, séquenceurs et autres machines aux noms farfelus auront toujours besoin de Gaël Nicolas, de ses équipes et des autres pour être pleinement utiles !

« Plus d’un million d’euros d’argent public »

Bien évidemment, nous ne pouvions pas conclure les présentations avec Rollon sans connaître l’investissement financier que cela représentait. « C’est un appareil très coûteux, plus d’un million d’euroset entièrement financé par l’argent public.

En effet, c’est le Fonds européen de développement régional, l’État et la Région Normandie qui se sont partagé les coûts. « À mon avis, c’est de l’argent public bien dépensé », se réjouit notre interlocuteur. Et d’ajouter : « C’est parce que la Région investit massivement dans la recherche scientifique que la Normandie est très bien placée au niveau national. »

Antonin Jouisse

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