Roselyne Bachelot évoque son expérience pendant ses études de médecine
Roselyne Bachelot n’est pas une femme politique qui cache son émotion lorsque le sujet lui tient à cœur. Jeudi soir, sur le plateau de « C à vous », sur France 5, l’ancien ministre de la Santé s’est montré très ému en évoquant l’hôpital #MeToo, qui touche depuis plusieurs semaines le secteur de la santé.
Le mouvement a été lancé par le témoignage de l’infectiologue Karine Lacombe contre l’urgentiste Patrick Pelloux. De là sont sortis plusieurs témoignages, concernant Patrick Pelloux ou plus simplement le traitement des femmes qui travaillent dans les hôpitaux.
« Il est temps que la loi du silence ne règne plus. D’une certaine manière on a l’impression qu’une porte s’ouvre et les autres suivent, et c’est très heureux, ouverte », estime Roselyne Bachelot. Elle nous invite à agir vite avant que « les portes du silence ne se ferment » étant donné, selon elle, comment fonctionnent les hiérarchies de pouvoir « que ce soit à l’hôpital, dans l’armée, dans le monde de la culture ». « En tant que vieille militante féministe, je J’avais l’impression que les choses, quelque part, allaient de mieux en mieux et tout ce qu’on dit, c’est que ça va de pire en pire », ajoute-t-elle.
Elle a été témoin de scènes de bizutage
L’ancienne femme politique, encore ministre de la Culture de 2020 à 2022, a également évoqué son expérience personnelle, elle qui a été pharmacienne. Elle dit avoir vécu les situations décrites par les témoignages de l’hôpital #MeToo au cours de ses années de médecine. Elle raconte par exemple une séance de bizutage pour femmes : « Il y avait un miroir au dessus de la table, on nous demandait d’enlever notre culotte et de marcher sur la table pour que les étudiants masculins puissent regarder nos parties génitales. »
Roselyne Bachelot, qui a fait la majorité de sa carrière politique à droite, au RPR puis à l’UMP, s’est fait connaître du grand public au moment du débat sur le Pacs, à la fin des années 1990. Alors députée RPR du Maine-et-Loire, elle fut l’une des seules députées de droite à défendre le projet du gouvernement Jospin d’offrir un premier cadre légal aux couples de même sexe (même si le PACS ne leur est pas exclusivement réservé). A la tribune de l’Assemblée nationale, Roselyne Bachelot a terminé sa vibrante défense du PACS les larmes aux yeux.