Rome valide la vente d’une partie d’ITA Airways à Lufthansa
Les turbulences de dernière minute ont failli faire dérailler l’accord. Mais Lufthansa et le gouvernement italien ont finalement surmonté leurs divergences sur le prix final de la vente de la compagnie publique ITA Airways au géant allemand du transport aérien.
« L’approbation finale de la Commission européenne est attendue en toute confiance pour procéder à la finalisation de la transaction »a souligné, lundi 11 novembre au soir, le ministère italien de l’Économie, qui a annoncé que les accords concernant les remèdes à envoyer à Bruxelles pour garantir la concurrence étaient laissés à temps, puisque le délai fixé pour l’entreprise en Allemagne et à Rome était fixé à Lundi minuit.
Le ministre italien de l’Économie, Giancarlo Giorgetti, a fini par signer le document négocié avec Bruxelles, qui réclamait le transfert d’une série de créneaux aéroportuaires à d’autres sociétés pour sauvegarder la concurrence.
L’Etat italien et Lufthansa avaient scellé en 2023 un accord sur l’entrée du groupe allemand au capital d’ITA Airways, après des années de recherches infructueuses d’un repreneur pour son ancêtre Alitalia. Aux termes de cet accord, Lufthansa compte acquérir dans un premier temps une part minoritaire de 41% de l’entreprise publique italienne pour 325 millions d’euros, se réservant la possibilité de passer à 100% à moyen terme. « Les conditions économiques envisagées n’ont pas changé par rapport à l’accord déjà signé » en mai 2023, a relevé le ministère italien.
Lufthansa a demandé une réduction en vain
Selon la presse italienne, Lufthansa avait demandé, finalement en vain, une remise de 10 millions d’euros concernant la prochaine phase qui prévoit l’acquisition d’une participation supplémentaire de 49% pour 325 millions d’euros également. Profitant des clauses de révision prévues dans le contrat de mariage, Lufthansa aurait invoqué une perte de valeur d’ITA Airways attendue au dernier trimestre 2024 pour justifier une baisse de prix.
Face à l’impasse sur le prix de vente d’ITA Airways, Giancarlo Giorgetti avait refusé une semaine plus tôt de signer l’ensemble des remèdes destinés à Bruxelles, contrairement à Lufthansa. Interrogé jeudi par les journalistes sur une éventuelle réunion au sommet avec le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, il a répondu que « ce serait approprié ».
En juillet, Bruxelles a donné un premier feu vert conditionnel à ce mariage, demandant aux deux compagnies de restreindre certaines liaisons pour préserver la concurrence. La date limite d’envoi des derniers documents a été fixée d’abord au 4 novembre puis au 11 novembre.
En janvier, la Commission européenne a ouvert un « enquête approfondie » sur l’opération, craignant une éventuelle réduction de la concurrence sur plusieurs liaisons court et long-courriers à destination et en provenance de l’Italie. L’acquisition par Lufthansa devrait permettre au géant allemand d’élargir son accès au marché italien, le troisième de l’Union européenne, tout en dotant ITA d’un actionnaire solide.
Un rapprochement semé d’embûches
Bruxelles a donné son feu vert au démarrage de l’ITA en 2021 et autorisé un financement de 1,35 milliard d’euros de fonds publics, à condition qu’elle finisse par voler de ses propres ailes.
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La fusion entre Lufthansa et la compagnie aérienne publique italienne a été semée d’embûches. L’accord final conclu avec ITA Airways intervient après deux tentatives infructueuses de Lufthansa d’acquérir une participation dans Alitalia, en 2009 et 2019.
De nouveau candidate aux côtés du géant italo-suisse du transport maritime MSC en janvier 2022, elle a été élue à ce poste par le fonds d’investissement américain Certares. L’offre de Certares, associée à Air France-KLM et Delta Air Lines, a été retenue par l’ancien Premier ministre Mario Draghi pour des négociations exclusives, avant d’être rejetée par son successeur, Giorgia Meloni, en faveur de Lufthansa.
Le dernier obstacle a été la lenteur des négociations avec la Commission européenne. Après l’autorisation conditionnelle accordée en juillet, Lufthansa et ITA Airways attendent désormais le verdict final.