Romain Bardet, les lourdes accusations
Pour certains observateurs, l’abandon de Romain Bardet tient beaucoup au sentiment d’impuissance du coureur auvergnat face aux gros calibres du peloton.
Une page se tourne pour Romain Bardet. Le leader du DSM a bel et bien bouclé son treizième et dernier Tour de France. Une Grande Boucle bouclée à la 30et place au classement général, à plus de deux heures du vainqueur, Tadej Pogacar. Mais l’essentiel était ailleurs pour l’ancien deuxième du Tour. Le natif de Brioude voulait avant tout décrocher une nouvelle victoire d’étape et a réussi son pari de la première étape, avec le maillot jaune à la clé.
Romain Bardet était ému samedi après avoir couru sa dernière étape en ligne, qui s’est soldée en 10et lieu au sommet du Col de la Couillole. « C’est 13 ans de ma vie, c’est fini. L’histoire de ma carrière, c’est de me battre avec les meilleurs et de ne jamais abandonner. Je ne sais pas à quoi ressembleront les conséquences. » a-t-il confié, les larmes aux yeux.
« Drapeaux usés avant l’heure par cette phrase devenue ridicule »
Et l’Auvergnat ajouta, lucide : « J’ai la chance d’être rattrapé par le meilleur de ce Tour… C’est comme si le train passait et que mon histoire se terminait. »
S’il a bien remporté une quatrième étape de sa carrière lors de ce Tour de France, l’ancien coureur d’AG2R n’a jamais pu rivaliser avec les meilleurs. Et selon Vincent Coté, journaliste à Ouest de la Franceces difficultés à rivaliser avec les grands expliquent sa retraite programmée en juin prochain.
« Pour dire quoi quand même ? Tous dopés ? Certainement pas. Tous médicamentés, oui. Caféine, cétones et monoxyde de carbone maintenant. Tous désabusés ? Plus probable. Thibaut Pinot a jeté l’éponge l’an dernier, Romain Bardet le fera en 2025. Des bijoux usés avant l’heure par cette phrase devenue ridicule. »il a écrit, expliquant qu’il était
« Il est normal de remettre en cause cette domination aussi insolente qu’inquiétante » et regrettant l’inefficacité de la lutte contre le dopage.
Romain Bardet confiait à L’Equipe son impuissance, ébahi par les puissances développées par Tadej Pogacar ou Jonas Vingegaard. Mais pas seulement. « Les allures sont incroyables, les tempos n’ont plus rien à voir avec mes grandes années. Il y a 40 watts de plus sur une heure, c’est-à-dire 10% plus rapide. Samedi, juste par curiosité, je me suis mis dans les roues de Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard quand ils sont revenus vers nous et c’est le même constat, c’est impressionnant, il a chuchoté dans sa chronique. On est vraiment entré dans une nouvelle ère. Quand je vois le niveau des onze premiers au classement général, c’est monumental. Ça va trop vite.