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Romain Bardet, après sa victoire dans la première étape du Tour de France : « De beaux signes du destin »

« Quel est votre sentiment immédiat après avoir remporté cette étape et ce maillot jaune ?

Je suis toujours dans la machine à laver ! Je l’ai mis et j’ai eu cinq minutes pour me changer. Je pense que je dois d’abord appeler ma famille pour comprendre ce qui s’est passé. C’était du pur cyclisme. Nous ne sommes que deux gars à vélo et nous avons roulé aussi vite que possible. Nous savions que ce serait très difficile de surmonter la douleur. Mais nous étions confiants au fil des kilomètres.

Que se passe-t-il dans votre tête à 300 mètres de l’arrivée et que vous voyez le peloton revenir vers vous ?
Nous n’avons pas eu le temps de penser à quoi que ce soit, c’était un effort total. J’avais des crampes depuis 2 ou 3 kilomètres, avec la chaleur, c’était l’enfer. A 500 m, j’ai fait demi-tour mais je me suis dit que ça irait, on avait un peu de marge. Nous n’avons cessé de nous encourager avec Frank… C’est incroyable, un tel cadeau.

Vous rêviez de prendre un maillot jaune en montagne dans votre carrière, de le prendre si tard et au bord de la mer, qu’est-ce que cela représente ?
La glorieuse incertitude du sport ! Je crois surtout qu’il y a parfois de beaux signes du destin et à l’époque où j’avais pleuré toute ambition – même si cela ne change rien pour l’avenir (la fin annoncée de sa carrière) – l’expérience de tant de Tours de France me permet pour relativiser les enjeux. J’étais ce (samedi) matin dans un état d’esprit totalement différent de mes dix départs précédents, totalement détendu, prêt à me donner à 100% chaque jour et à ne pas retourner terre et ciel si jamais ça ne marchait pas. Je crois que cet instinct qu’il m’a fallu attaquer pour rejoindre l’échappée est aussi le chemin de toute une expérience, le couronnement d’une maturité.

Vous aviez remporté vos trois victoires précédentes sur le Tour seul. Mais cela a été réalisé avec un coéquipier, Frank van den Broek, à vos côtés. Quelle était votre relation avec lui avant aujourd’hui ?
Cela apporte un sentiment tellement plus grand. Aujourd’hui, on partage ce maillot, il voulait gagner autant que moi. C’est le premier jour de son tout premier Tour de France, à 21 ans. Il n’était pas prévu qu’il débute en début d’année et aujourd’hui il est là. Sa mission était d’aller dans l’échappée prendre les points en montagne. Et c’est fou qu’il ait été le plus fort des échappés. C’est ce qui lui a permis d’aller jusqu’au bout. Je n’aurais pas pu le faire sans lui. C’est du pur bonheur. »

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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