Divertissement

Roger Corman, « le roi des films B », est mort

Le producteur et réalisateur Roger Corman dans ses bureaux de Los Angeles le 8 mai 2013.

Ceux qui le surnommaient « le roi de la série B » se trompaient. Car Roger Corman, décédé jeudi 9 mai à l’âge de 98 ans, à Santa Monica (Californie), est arrivé au cinéma au moment où ce qu’on appelait le Films B a commencé à disparaître des écrans de cinéma. Petites productions aux budgets modestes réalisées soit par des sociétés indépendantes, soit par des studios spécialisés, proposées en complément de programmation avant les « grands films », les séries B disparaîtront progressivement au milieu des années 1950 et verront leur esthétique absorbée par la télévision. Non, Roger Corman est plutôt le produit d’une époque qui a vu l’arrivée d’une nouvelle catégorie de spectateurs et une nouvelle façon de voir, de produire et de distribuer des films.

Lire l’interview de Roger Corman (en juillet 2017) : Article réservé à nos abonnés « Je fais partie des sprinteurs »

À la fin des années 1950, les adolescents constituent un segment récent du public. LE drive-in, les lieux à la fois de consommation rapide de films tournés à toute vitesse, d’évasion de la vie familiale et de flirts en coulisses, se multiplient. Ce fut le terreau favorable à la naissance et au développement d’une carrière hors du commun, et au parcours d’un fabricant de films dits « d’exploitation » qui allait bousculer les marges de l’industrie cinématographique hollywoodienne mais aussi inventer un laboratoire de formes et de formes. un vivier de talents.

« Machiniste/chauffeur/producteur »

Il est né le 5 avril 1926 à Détroit, Michigan. Sa famille a déménagé à Los Angeles à la fin des années 1930 et il a d’abord étudié l’ingénierie (la profession de son père). Après deux ans dans la marine, il obtient un diplôme d’ingénieur. Il démissionne deux jours après avoir été embauché chez US Electrical Motors et trouve, en 1948, un emploi de coursier chez Twentieth Century Fox avant de devenir scénariste pour le studio. Ce travail, qu’il juge bureaucratique, l’ennuie. Il obtient une bourse, étudie à Oxford puis s’installe à Paris pendant plusieurs mois.

De retour aux Etats-Unis, il repart au bas de l’échelle de la production mais parvient à vendre un scénario à la société Allied Artists. Affligé par le résultat final, Corman a créé une petite société de production et a convaincu une entreprise de construction de sous-marins d’en utiliser un gratuitement dans un film. Il parvient à se faire prêter gratuitement la machine et écrit un scénario. Il rassemble laborieusement quelques milliers de dollars pour produire Monstre du fond de l’océan (1954), réalisé par l’un de ses amis Wyott Ordung, l’histoire d’une pieuvre géante en mutation, première occurrence de science-fiction dans son œuvre. « J’étais probablement le seul machiniste/chauffeur/producteur de toute la ville »il dira dans ses mémoires, Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime (éd.Capricci, 2018).

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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