Rodrigue Petitot maintenu en détention, « une atteinte à la liberté d’expression » pour ses avocats
C’est vers 23 heures ce vendredi que les avocats de Rodrigue Petitot, leader du Rpprac, ont quitté le tribunal pour rejoindre la foule venue en soutien. Ils ont annoncé que leur client resterait en détention provisoire jusqu’à lundi, où Rodrigue Petitot sera jugé en comparution immédiate. Une décision très contestée par la foule qui accusait les élus martiniquais d’avoir généré cette situation en les traitant de « traîtres ».
Arrêté à Terres Sainville jeudi soir, le président du Rpprac (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens), Rodrigue Petitot, a été présenté au parquet ce vendredi en début d’après-midi. Et c’est après une journée pleine de tensions que le juge des libertés et de la détention a suivi les réquisitions du parquet en le maintenant en détention provisoire jusqu’à son procès en comparution immédiate, lundi 2 décembre. Pour rappel, il est accusé de « menaces, actes d’intimidation et de provocation à la haine raciale ». Mais la seule raison de cette audience à huis clos était « les menaces contre les personnes détentrices d’un mandat d’arrêt ». Tout l’après-midi jusqu’en fin de journée, les partisans de Rodrigue Petitot ont scandé « Libérez « le R » », chanté « Tjè nou blendé » au son des conques et des tambours. C’est finalement peu avant 23 heures que les trois avocats, Maître Emmanuel Germany, Maître Max Bellemare et Maître Eddy Arneton, sont sortis le visage fermé pour rejoindre la foule rassemblée devant le tribunal.
Trahi
L’annonce du maintien en détention de Rodrigue Petitot a reçu un accueil particulièrement hostile avec de nombreuses bouteilles lancées en direction du tribunal. « Nous assistons effectivement à une atteinte assez exceptionnelle à la liberté d’expression, c’est un peu choquant. Quelqu’un qui est incarcéré pour des propos tenus est de l’ordre de l’exceptionnel. C’est une décision qui doit nous interroger », a déclaré Maître Eddy Arneton De leur côté, de nombreux partisans de différentes tranches d’âge ont été unanimes : « Ils nous ont trahis avec la motion pour laquelle ils ont voté au CTM. Ce sont des traîtres. Serge Letchimy se dit l’héritier de Césaire, mais Papa Césaire n’aurait jamais fait ça. C’est inacceptable. Le peuple décidera en temps voulu lors des élections. » Tout le monde s’est rapidement dispersé alors que l’impressionnant déploiement de policiers a forcé des détours. A suivre.