Sergione Infuso – Corbis / Corbis via Getty Images
Roberto Saviano ne fait pas partie de la délégation officielle italienne à la Foire du livre de Francfort, ce qui crée la polémique.
LITTÉRATURE – La foire littéraire allemande n’a pas encore commencé et des polémiques couvent déjà. La plus grande foire internationale du livre, qui débute mercredi 16 octobre à Francfort, rassemble pendant cinq jours les acteurs clés du secteur littéraire. Ce rendez-vous annuel incontournable ne manquera pas de sujets d’actualité. Et en Italie, l’éviction d’un écrivain de la délégation nationale fait déjà beaucoup parler.
Cette année, les auteurs qui figureront en tête d’affiche seront l’historien Yuval Noah Harari – célèbre pour son livre Sapiens : une brève histoire de l’humanité -, l’auteure américaine Anne Applebaum et la romancière britannique Elif Shafak. En revanche, l’absence de Roberto Saviano de la délégation officielle italienne, pays « invité d’honneur » de la foire cette année, a déclenché une polémique assombrissant cette grand-messe du livre.
L’association des éditeurs italiens n’a pas retenu cet écrivain et journaliste, auteur en 2006 de l’enquête couronnée de succès Gomorrhe contre la mafia italienne et condamné à une amende l’année dernière pour diffamation contre la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni. Peu de temps après, Roberto Saviano s’en est pris au « le gouvernement le plus ignorant de l’histoire de l’Italie » sur les réseaux sociaux.
« Ingérence politique »
L’écrivain a finalement été invité à la foire par son éditeur allemand. Mais pour protester contre son exclusion de la liste initiale, 41 écrivains italiens ont signé une lettre ouverte pour dénoncer « une ingérence politique de plus en plus étouffante dans le domaine culturel » et une dégradation de la liberté d’expression dans le pays.
Il n’y avait pas « ingérence extérieure » pour la sélection italienne de 2024, a répondu l’association des éditeurs italiens. En mai dernier, une conférence de presse s’est tenue à Francfort pour que les Italiens présentent le programme littéraire du Salon. Interrogé sur l’absence de l’auteur napolitain, le conservateur Mauro Mazza a déclaré qu’il préférait « choisir des auteurs dont les œuvres sont entièrement originales » Et « donner la parole à ceux qui ne l’ont pas encore eu »comme indiqué Nouvelles.
Malgré la controverse, le directeur du salon, Jürgen Boos, considère qu’il est légitime que l’Italie reste l’invitée d’honneur. « Je pense qu’il est très important de montrer ce qui se passe actuellement en Italie au niveau culturel et politique »assure-t-il à l’AFP. La délégation italienne comprendra plusieurs des écrivains les plus éminents de la littérature italienne contemporaine.
Le salon n’en est pas à sa première polémique : l’année dernière, plusieurs éditeurs de pays à majorité musulmane se sont retirés de l’événement, face au soutien à Israël affiché par les organisateurs, peu après l’attentat du 7 octobre perpétré par le Hamas et le début des bombardements israéliens. à Gaza.
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