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Robert Pickton, l’un des pires tueurs en série au Canada, tué en prison

Robert Pickton, l’un des pires tueurs en série au Canada, tué en prison

Le criminel de 74 ans a été condamné à la prison à vie. Il a avoué les meurtres de 49 femmes, commis entre 1978 et 2002.

Il a succombé à ses blessures. Robert Pickton, considéré comme l’un des pires tueurs en série au Canada, est décédé ce vendredi 31 mai après avoir été brutalement agressé par un codétenu le 19 mai, au pénitencier de Port-Cartier, à Québec. Le criminel de 74 ans a été transporté d’urgence à l’hôpital et placé dans un coma artificiel, mais n’a finalement pas pu être soigné. Son agresseur, un homme de 51 ans, a été placé à l’isolement. Il avait tenté de poignarder le meurtrier avec un « choix d’artisanat »avant de lui mettre un balai dans le nez.

Robert Pickton était incarcéré depuis 2002. À l’époque, cet éleveur de porcs, qui ne connaissait que sa ferme familiale située en banlieue de Vancouver, vivait dans une maison mobile adjacente à son abattoir. Un jour de février, plusieurs policiers ont procédé à une perquisition sur son terrain. Ils recherchent des armes à feu que le quinquagénaire aurait entreposé illégalement. Mais l’incursion dans la ferme prend une tournure macabre lorsque les autorités découvrent, par hasard, des restes humains dans un congélateur.

« Je vais en tuer un autre, pour arriver à 50 »

A partir de là, tout s’enchaîne. L’homme a été interpellé et l’établissement a été fouillé de fond en comble. Les enquêteurs y ont trouvé des traces ADN de 33 femmes. Beaucoup d’entre eux, des toxicomanes et des prostituées, avaient disparu au cours des années précédentes dans un quartier pauvre et délabré de Vancouver. Interrogé en garde à vue, Robert Pickton a dans un premier temps nié être un meurtrier. Il dénonce une cabale orchestrée par la police qui, selon lui, accusait un innocent comme solution de facilité dans le cas des femmes disparues. Il se présentait aussi comme un homme sans vice, qui « Je ne me suis pas drogué, je n’ai pas fumé, je n’ai pas bu ». « Je ne suis qu’un agriculteur »aurait-il proclamé.

Robert Pickton dans sa ferme, dans une image diffusée par la télévision canadienne.
TÉLÉVISION MONDIALE / AFP

Mais la réalité le rattrape. Les découvertes de la police s’additionnent, avec d’autres restes humains retrouvés. Il n’a d’autre choix que d’avouer les meurtres. Il va plus loin en affirmant avoir tué 49 femmes au total entre 1978 et 2002. « Je vais en tuer un autre, pour arriver à 50 », aurait-il dit plus tard dans la cellule. Le 22 février 2002, il a été accusé pour la première fois du meurtre de deux femmes : Sereena Abotsway et Mona Wilson. 19 autres meurtres lui ont été imputés la même année.

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« Usine de boucherie »

Les fouilles, qui ont coûté pas moins de 70 millions de dollars canadiens, se sont poursuivies sur sa ferme jusqu’en novembre 2003. Entre-temps, presque tous les bâtiments de la propriété ont été démolis pour faciliter le travail des enquêteurs et des experts légistes. . Il est allégué que Robert Pickton, qui avait une formation de boucher, aurait tiré une balle dans la tête de ses victimes après les avoir emmenées dans sa ferme. Ensuite, il leur coupait les membres et les jetait comme nourriture pour ses porcs, ou les laissait se décomposer sur le sol. Les autorités ont également émis l’hypothèse que Pickton broyait de la chair humaine et la mélangeait avec de la chair de porc… avant de vendre ses produits au grand public. Confronté à toutes ces pistes, Robert Pickton a parlé à la police d’un « usine de boucherie ». Et d’ajouter que s’il avait été arrêté, c’est parce qu’il avait fait preuve de négligence.

L’enquête révélera que le tueur avait déjà été arrêté pour tentative de meurtre en 1997. Et qu’une prostituée avait déclaré à la police, la même année, qu’elle avait fui la ferme après avoir été menottée et poignardée. La justice a estimé que ce témoignage manquait de crédibilité, compte tenu de la toxicomanie de cette femme.

Robert Pickton a finalement été accusé du meurtre de 26 prostituées. Lors de son procès, il a plaidé non coupable de toutes les accusations. Le procès implique pas moins de 241 témoins. Le 9 décembre 2007, il a finalement été reconnu coupable de six meurtres seulement. « pas prémédité ». « La Couronne a dû évaluer soigneusement s’il était dans l’intérêt public d’aller de l’avant dans les 20 autres affaires, et le juge a statué que ce n’était pas le cas. » a déclaré un porte-parole du système judiciaire de la Colombie-Britannique. Il a cependant été condamné à la réclusion à perpétuité. Plusieurs proches de victimes ont eu le « sentiment d’avoir été abandonné par la justice »comme l’avaient suggéré nos confrères de Radio-Canada.

Le proche d’une victime, en 2002, alors que se déroulait le procès de Robert Pickton.
JEFF VINNICK / AFP

Le meurtrier présumé de Robert Pickton a été placé à l’isolement. Agé de 51 ans, il ne cesse d’accumuler les peines de prison depuis le début des années 1990, pour agressions, recel, trafic de drogue et vols. Il s’en est souvent pris à ses codétenus, rapporte TVA Nouvelles.

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