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Robert Kennedy Jr, première victime de l’effet Kamala Harris

L’émergence de Kamala Harris a fait sa première victime, et ce n’est pas Donald Trump. Il s’agit de Robert Kennedy Jr., le troisième homme en lice pour la Maison Blanche. Le fils de Bobby – procureur général de son frère John – misait sur l’impopularité de ses deux rivaux masculins pour jouer les trouble-fêtes. Mais le retrait du locataire du Bureau ovale a changé la donne ; l’étoile de « RFK Jr. » a vite pâli. Ce vendredi 23 août, au lendemain du discours très attendu de Kamala Harris à la convention démocrate de Chicago, le candidat indépendant devrait annoncer qu’il jette l’éponge lors d’un meeting à Phoenix, en Arizona.

Une candidature indépendante atypique

Au début de l’été, près d’un Américain sur dix se disait encore prêt à voter pour lui. Du jamais vu pour un candidat indépendant depuis le Texan Ross Perot dans les années 1990. Se présenter à la Maison Blanche en dehors des écuries républicaine et démocrate est un chemin semé d’embûches. Mais sa campagne, portée par un patronyme doux aux oreilles des nostalgiques et par son passé d’avocat au service de grandes causes environnementales, avait réussi à percer. Au point d’inquiéter ses deux rivaux, soucieux de l’éloigner des débats télévisés.

Mais l’argument principal de Robert Kennedy, c’était les autres. Un argument devenu obsolète avec le départ de Joe Biden. Les conséquences furent immédiates : perte de la moitié de ses soutiens dans les sondages, collecte de fonds décevante, etc. Il est vrai aussi que ce candidat, pour le moins atypique, est à l’origine de plusieurs gaffes, connu pour son goût pour les théories du complot et opposant résolu aux vaccins. Début août, il avait raconté la sombre histoire d’un ours retrouvé mort sur le bord d’une route, chargé dans sa camionnette avec l’intention de l’écorcher, avant de finalement l’abandonner dans Central Park en mettant en scène un accident de vélo…

Un rassemblement pour Donald Trump ?

Les efforts du camp Biden-Harris, soutenu par tous les autres membres du clan Kennedy, ne sont pas pour rien, eux non plus, dans ce probable abandon. Mardi, la justice new-yorkaise, après une action d’électeurs affiliés au Parti démocrate, a estimé que Robert Kennedy Jr. ne pouvait pas se présenter dans l’Etat de New York, en raison d’une fausse déclaration de résidence. Pour le juge, RFK Jr. vit chez lui, en Californie, et non dans une chambre louée à des amis dans l’Etat de New York. « Les démocrates ont un mépris pour la démocratie. Ils ne sont pas certains de pouvoir gagner aux urnes et tentent donc de priver les électeurs de la possibilité de choisir. »le porte-parole du candidat avait tonné sur X.

Cette décision pourrait créer un précédent ailleurs dans le pays, précipitant un retrait. À qui en profiterait-elle ? Si RFK Jr. n’a aucune chance de l’emporter, ses voix pourraient peser sur le résultat final. Notamment dans les fameux « swing states », des États indécis qui détermineront le vainqueur en novembre. En Arizona ou dans le Michigan, par exemple, l’écart entre Kamala Harris et Donald Trump, dans les sondages, est moindre que les intentions de vote en faveur de RFK Jr. Selon certaines sources rapportées par la presse américaine, Robert Kennedy Jr. pourrait apporter son soutien à Donald Trump. Ou même le rejoindre sur scène ce vendredi, le candidat républicain tenant également un meeting autour de Phoenix dans l’après-midi.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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