Le riz doré est une plante OGM enrichie en vitamine A, qui lui donne sa couleur. Il a été développé en 2004 par le groupe suisse Syngenta, qui a cédé tous les brevets à des laboratoires de recherche publics, notamment aux Philippines. C’est un point important : il n’est pas question de profits dans cette histoire.
A quoi peut bien servir ce fameux riz doré ?
Pour lutter contre les carences en vitamine A, notamment chez les femmes enceintes, endémiques dans ces pays en raison du manque de certains légumes frais et œufs. Selon la FAO, 250 000 à 500 000 enfants dans le monde deviennent aveugles chaque année et la moitié d’entre eux meurent dans les douze mois, à cause d’une carence en cette vitamine A. Cette carence augmente également la vulnérabilité aux maladies, aux infections respiratoires et à la diarrhée, principales causes de décès. chez les enfants des pays en développement.
C’est pour ces raisons qu’en 2016, 109 prix Nobel ont signé une lettre ouverte à l’ONU l’exhortant à soutenir le développement du riz doré, le premier « OGM humanitaire ».
Les Philippines avaient décidé de cultiver ces céréales.
Oui, car 2,1 millions d’enfants philippins souffrent d’une carence en vitamine A, et ce nombre ne cesse d’augmenter. Ainsi, l’Institut philippin de recherche sur le riz (PRRI) et l’Université des Philippines Los Baños (UPLB) ont commencé à expérimenter et à cultiver le riz doré, dans l’espoir de le généraliser. L’usine avait obtenu un brevet de biosécurité. De grands espoirs.
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C’était sans compter donc sur Greenpeace.
Greenpeace mène depuis des années une guerre contre les OGM en général et contre le riz doré en particulier. L’ONG et les associations locales qu’elle soutient ont obtenu de la justice philippine une interdiction de recherche et de culture. Décision rendue publique hier. Greenpeace applique à nouveau le « principe de précaution ». Elle a plaidé « l’absence de certitude scientifique totale » sur les effets du riz. Une certitude absolue, scientifiquement impossible à démontrer, quel que soit le produit. Mais la justice n’est pas une science. Mettre
mettre en avant un risque fantôme, tirer sur le riz doré qui éviterait des handicaps bien réels, c’est un cynisme magistral.
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Pourquoi Greenpeace veut-il éradiquer une céréale qui peut sauver tant de vies ?
Parce que la vie ne vaut pas grand-chose face à l’aveuglement idéologique. Un OGM libre de droits, qui peut sauver des vies, met à mal l’argumentation construite depuis des années contre les OGM. Une histoire construite sur la peur, sur la dénonciation des multinationales cupides. Greenpeace préfère sacrifier des millions d’enfants plutôt que de voir émerger un OGM aux effets positifs. C’est obscène. Mais Greenpeace fonde sa collecte de fonds sur l’antinucléarisme et l’opposition aux OGM. Il faut caresser les donateurs dans le bon sens. La source de tout cela… C’est l’avidité du profit d’une organisation qui est en jeu pour sa survie. En effet, odieux.