Risques croissants liés au changement climatique : « Nous n’allons pas abandonner des vallées entières »
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Risques croissants liés au changement climatique : « Nous n’allons pas abandonner des vallées entières »

Risques croissants liés au changement climatique : « Nous n’allons pas abandonner des vallées entières »

Intégration des scénarios climatiques dans les cartes des risques

Selon le conseiller d’Etat, il s’agit désormais d’analyser les intempéries et d’évaluer de manière prospective où se situent les points faibles, en tenant compte des scénarios climatiques.

A lire aussi : Raphaël Mayoraz : « Le mauvais temps nous donne raison dans notre volonté de réviser la troisième correction du Rhône »

Le réchauffement climatique n’a pas encore été pris en compte dans la création des cartes de risques, déclare le professeur David Bresch de l’ETH Zurich dans une interview au Journal du dimanche. Cela doit changer : « Tant que le réchauffement climatique se poursuit, les évacuations vont augmenter », affirme le professeur spécialiste des risques météorologiques et climatiques. Le phénomène n’est pas nouveau, ajoute-t-il, et les dégâts vont également augmenter.

« Nous devons honnêtement nous demander pourquoi nous vivons ici. »

Il n’est pas possible de savoir si le financement de mesures de protection pour une région en vaut la peine, estime David Bresch. En revanche, la question se pose pour certains sites très exposés. Il appelle à la responsabilité individuelle : « Nous devons aussi nous demander honnêtement pourquoi nous vivons ici, pourquoi nous avons acheté ce bien immobilier. » L’expert se demande : « Voulons-nous dépenser des millions de francs pour protéger trois maisons individuelles ? »

Lire aussi : Face aux dégâts naturels, « la gestion des risques doit être intégrée au quotidien »

Dans le NZZ le dimanchela présidente de la Conférence gouvernementale des cantons d’Uri, d’Obwald, de Nidwald, de Glaris, d’Appenzell Rhodes-Intérieures, des Grisons, du Tessin et du Valais, regrette pour sa part que la discussion sur les délocalisations soit menée d’un point de vue purement financier, « au détriment de la population montagnarde, très attachée à sa région ».

Outre la population montagnarde, on ne tient pas compte de ce que les régions alpines apportent au pays dans son ensemble : production d’électricité, infrastructures de transport et d’approvisionnement et zones de loisirs. « Il s’agit de bien plus que de quelques centaines de personnes », dit-elle. En outre, l’occupation décentralisée du territoire est ancrée dans la constitution fédérale. « C’est pourquoi nous devons tout faire pour que cela reste ainsi », déclare Carmelia Maissen.

Lire aussi : Après les intempéries, les dégâts sont tels que 141 habitants de Sous-Géronde, à Sierre, ne pourront pas rentrer chez eux

Une analyse, également publiée par le Journal du dimancheLes données montrent que les intempéries n’ont pas encore entraîné d’augmentation des dégâts et des décès au cours des 50 dernières années. Les mesures de protection prises ont été efficaces, explique Andreas Zischg, professeur à l’Université de Berne et codirecteur du laboratoire de la Mobilière pour les dangers naturels. Selon les chiffres de la Confédération, le montant des dommages matériels dus aux intempéries s’élève en moyenne à 300 millions de francs par an. Et le nombre annuel de décès n’a guère changé depuis le XIXe siècle, précise l’Office fédéral de l’environnement. En revanche, si les prévisions climatiques se réalisent, il faudra s’attendre à des précipitations plus fortes et plus fréquentes. « Les dégâts devraient probablement augmenter », estime Andreas Zischg.

Quitter la version mobile