Un Québécois de Blainville veut faire payer Samsung. Il fait partie d’une poursuite contre la multinationale coréenne, poursuivie au Québec pour avoir vendu des cuisinières qui ont causé au moins 250 incendies depuis 2013.
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« Ça s’en vient chaud, c’est dangereux », déplore Yvon Jarry. En circulant sur le boulevard Daniel-Johnson à Laval, à la suite de son achat de 2200 $ chez Corbeil en 2022, le baby-boomer ne pensait pas mettre sa vie en danger.
Santé Canada a annoncé aujourd’hui que sa cuisinière présentait un « risque d’incendie », car un animal de compagnie est capable d’en actionner les boutons. L’agence a émis un rappel le 29 août qui touche 300 000 appareils Samsung, dont le sien.
La mesure interdit également aux détaillants québécois de vendre les 19 modèles visés. Samsung a reçu 57 rapports d’incidents de Santé Canada au cours des dernières années, a-t-on appris.
Les États-Unis ont été plus rapides. Le rappel de la Consumer Product Safety Commission (CPSC), l’équivalent de Santé Canada, remonte au 8 août et concerne 1,1 million de cuisinières Samsung dans ce pays.
Le fabricant est au courant du problème depuis 11 ans, a indiqué la CPSC. « Plus de 300 signalements d’activations involontaires de boutons ont été envoyés à Samsung depuis 2013 », a précisé l’agence.
Ces poêles sont responsables de 250 incendies aux États-Unis, souligne-t-on. Au moins 18 de ces incendies ont causé des dégâts importants, 40 blessés – dont huit ont nécessité des soins médicaux – et sept animaux sont morts.
«Je veux juste une nouvelle cuisinière», explique Yvon Jarry, qui a constaté le problème en moins de 24 heures.
Lorsque le Blainvillais a cherché son inquiétude sur Google, il s’est vite rendu compte qu’il n’était pas le seul. Il a alerté Samsung, qui lui a rapidement fait parvenir quatre boutons en plastique pour sécuriser l’appareil.
photo fournie par Yvon Jarry
Les bénéfices avant la sécurité
Un avocat montréalais vient de se saisir du dossier. Début septembre, il a demandé à la Cour supérieure d’autoriser un recours collectif contre la multinationale pour rembourser les cuisinières défectueuses.
« Samsung est au courant du défaut de fabrication depuis longtemps, il sait que c’est un risque de sécurité », accuse M.et Joey Zukran, de LPC Lawyers.
Rémunérer les clients avec quatre boutons en plastique est insuffisant, a-t-il déclaré.
« Aucun consommateur n’aurait payé 2 000 $ ou 3 000 $ s’il avait su qu’il devait mettre ces horribles choses sur le feu pour que sa maison ne prenne pas feu », illustre un habitué du palais de justice.
Samsung agit de manière dangereuse et privilégie « les profits plutôt que la sécurité », a écrit l’avocat dans sa plainte.
Tous les Québécois ayant acheté les modèles concernés sont invités à s’inscrire au recours collectif. En plus d’un remboursement complet de la cuisinière, Joey Zukran réclame 1000 $ en dommages punitifs par client concerné.
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